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03/04/2012
Igor Stravinski : Le Sacre du printemps – Pétrouchka – Cinq pièces faciles pour piano à quatre mains (main droite facile) – Trois pièces faciles pour piano à quatre mains (main gauche facile)
Lidija et Sanja Bizjak (piano)
Enregistré au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (novembre 2007) – 78’
Mirare MIR 171 (distribué par Harmonia mundi) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





En duo depuis une dizaine d’années, les sœurs Bizjak (pianistes originaires de Belgrade et formées au Conservatoire de Paris) proposent chez Mirare l’association de deux ballets de Stravinski – dans la version à quatre mains signée du compositeur lui-même, qu’elles ont déjà étrennée sur scène. L’enregistrement de ce disque date d’ailleurs de la même année (2007) que celle où ConcertoNet rendait compte d’un de leurs concerts (pour une description détaillée de ces «Stravinsky de poche», lire ici).


Difficile, dans le Sacre du printemps (1913), de ne pas regretter l’appauvrissement des timbres qu’induit la réduction pour piano: agressivité univoque, omniprésence de la dimension rythmique, envahissement des marteaux et de l’ivoire... Le jeu de Lidija et Sanja Bizjak n’est évidemment pas en cause: entendu dès 2005, leur Sacre dose désormais intelligemment la sauvagerie et l’immobilité du toucher, l’énergie et l’accalmie du propos, la puissance et l’harmonie du jeu. Mais la partition elle-même n’arrive jamais à faire oublier le basson initial... ainsi que tous les bois, les cuivres, les percussions et les cordes. Il est certes indéniable, comme l’écrit Adélaïde de Place dans la notice de l’album, que «même si les couleurs chatoyantes de l’orchestre ne s’y retrouvent pas, comme dans la "Danse sacrale" qui paraît privée de l’humanité que lui conférait la version chorégraphique, on perçoit dans la transcription pour piano les mêmes saccades de rythmes, les mêmes équivoques sonores âpres, éclatantes ou suaves, les mêmes thèmes souvent très courts s’entrelaçant, se juxtaposant et se répétant avec insistance».


Les spécificités de l’écriture et le caractère plus traditionnel de la narration font que la réduction de Pétrouchka (1911) est d’un abord pianistique plus séduisant (... elle atténue même la dureté des – plus fréquentés – Trois mouvements de Pétrouchka de 1921, vraiment trop elliptiques en regard de cette transcription des seize épisodes du ballet). Sur leur instrument, les sœurs Bizjak se prêtent avec application et allant au bal masqué de la caractérisation musicale de la ballerine, du maure et du pantin russe, mais également des cochers, palefreniers et autres bohémiennes... Le disque est complété par des Pièces faciles (1915-1917) pour piano à quatre mains (dont Stravinski fit quelques années plus tard deux Suites pour petit orchestre) – exercices ludiques et toniques, d’une belle et inventive richesse mélodique, dans lesquels main droite et main gauche se répartissent les difficultés de la rythmique stravinskienne.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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