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01/29/2012
Felix Weingartner: Quatuors n° 2, opus 26, et n° 4, opus 62
Quatuor Sarastro: Ralph Orendain, Roman Conrad (violon), Hanna Werner-Helfenstein (alto), Stefan Bracher (violoncelle)
Enregistré à Marthalen (16-18 octobre 2008) – 57’53
cpo 777 253-2





Sans doute à son corps défendant, Felix Weingartner (1863-1942), comme Wilhelm Furtwängler (et tant d’autres), est entré dans l’histoire bien moins pour ses dons de compositeur que grâce à ses talents de chef d’orchestre, notamment à Vienne, où il succéda, en 1908, à Mahler tant à l’Opéra (jusqu’en 1911) qu’à la Philharmonie (jusqu’en 1927, à l’arrivée de Furtwängler). Personnalité dont Eckhardt van den Hoogen, dans la notice très documentée du présent disque (en allemand, anglais et français), ne dissimule pas le caractère difficile – en témoignent peut-être aussi ses cinq mariages successifs – il fut l’un de ceux qui ouvrit la voie à une approche «moderne», plus vive et moins empesée, des Symphonies de Beethoven (dont il fut le premier à enregistrer l’intégrale) et donna aussi la première audition (posthume) de la Symphonie en ut de Bizet. Par ailleurs orchestrateur de la Vingt-neuvième Sonate «Hammerklavier» de Beethoven, responsable de l’édition des œuvres de Berlioz et réalisateur des esquisses laissées par Schubert pour sa Septième Symphonie, il a laissé un catalogue de près de cent numéros, dont neuf opéras.


L’inlassable curiosité de cpo ne pouvait évidemment passer à côté d’un tel trésor: six des sept Symphonies sont déjà parues (par Marko Letonja et l’Orchestre symphonique de Bâle, dont Weingartner fut le directeur musical de 1927 à 1934), de même que le Concerto pour violon, le Sextuor et l’Octuor (que l’Octuor de France, pas moins curieux que le label allemand, a mis à son répertoire). Avec ce troisième volume, l’intégrale des cinq Quatuors, écrits entre 1898 et 1931, est complète, le deuxième volume comprenant par ailleurs le Quintette à cordes (en ut, bien sûr, comme celui de Schubert).


Il faut le dire tout net: si elle n’est pas d’une originalité forcenée, cette musique ne mérite en rien l’oubli dans lequel elle est tombée. Bien qu’ayant été l’un des derniers élèves de Liszt, Weingartner ne renonce pas aux formes traditionnelles, en l’occurrence les quatre mouvements, avec scherzo en deuxième ou troisième position. Ni avant-gardiste, ni daté, le langage du Deuxième Quatuor (1899) est à la fois bien de son temps, celui de l’après-Brahms, tout en s’inscrivant dans la grande tradition germanique, entre romantisme finissant et retour au classicisme, plus proche des premiers Korngold et Zemlinsky que du jeune Dohnányi. D’excellente facture, il séduit en outre par ses puissants élans (Allegro deciso initial) et son expression généreuse (splendide Fantasia qui tient lieu de mouvement lent). Difficile de penser que le Quatrième (1918), plus décanté et serein, vient près de vingt ans et une guerre mondiale plus tard, sinon peut-être parce que s’y fait jour la nostalgie d’un ordre ancien, avec un style encore plus ouvertement schubertien et un allégement de la pâte instrumentale et du climat. En cela, il rejoint le Quatuor, exactement contemporain, d’un autre interprète mythique, Fritz Kreisler, mais n’a pas accompli le chemin durant cette même période par Zemlinsky ou même Korngold.


Cette publication est d’autant plus chaudement recommandable que la prestation des musiciens suisses du Quatuor Sarastro, constitué en 1994, n’appelle que des éloges.


Le site du Quatuor Sarastro


Simon Corley

 

 

 

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