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12/24/2011
Thierry Lancino : Requiem

Heidi Grant Murphy (soprano), Nora Gubisch (mezzo-soprano), Stuart Skelton (ténor), Nicolas Courjal (basse), Chœur de Radio France, Matthias Brauer (chef de chœur), Orchestre Philharmonique de Radio France, Eliahu Inbal, (direction)
Enregistré salle Pleyel, Paris (7 et 8 janvier 2010) – 72’49
Naxos 8.572771 (distribué par Abeille Musique) – – Notice en anglais et français





L’efficacité du processus de production du disque consacré au Requiem de Thierry Lancino, compositeur français au catalogue quantitativement assez modeste, né en 1954 et installé aux Etats-Unis, commence dès la commande de l’œuvre par Radio France, le ministère de la culture et la Fondation Koussevitzky. Elle se traduit dans un requiem massif, associant un imposant orchestre, deux solistes représentant le roi David, ténor, et la Sibylle païenne, mezzo-soprano, secondés par deux autres solistes, soprano et basse, et un chœur. Les moyens sont encore là s’agissant du livret puisqu’il a été fait appel à une belle plume, celle de Pascal Quignard, auteur de Tous les matins de monde marqué de longue date par les relations spécifiques entre mort et musique, notamment dans les camps de concentration nazis, et qui ici fait le choix de conserver les versets liturgiques dans leur ordonnancement traditionnel en les épurant et en utilisant grec ancien, latin et français. Les fées se sont encore penchées sur le berceau de l’œuvre puisque l’enregistrement a eu lieu la veille et le jour même de la création, le 8 janvier 2010 salle Pleyel.


Le résultat est impressionnant même s’il est en fait d’une modernité toute policée voire dénuée d’originalité. L’œuvre s’inscrit d’abord très clairement dans une tradition occidentale bien établie. C’est parfaitement écrit mais, d’un certain point de vue, l’audace réside ici dans le fait de n’en chercher aucune. L’ensemble est des plus classiques tant par son architecture générale que par ses conceptions musicales: on est loin du Requiem (1965) de György Ligeti (1923-2006) ou du langage des pièces regroupées sous le titre de Requiem(s) (1999) de Pascal Dusapin (né en 1955) sans pour autant se rapprocher de la ferveur fauréenne d’un requiem comme celui composé en 1947 par Maurice Duruflé (1902-1986). L’instrumentation est aussi classique sous réserve des cymbalettes orientales et l’on retrouve des scansions toutes stravinskiennes dans le «Dies Irae». L’idée d’associer plusieurs langues et plusieurs cultures n’est enfin pas nouvelle non plus: pour s’en tenir aux requiem, citons simplement celui, «pour un jeune poète» (1969) de Bernd Alois Zimmermann (1918-1970) ou une œuvre d’ampleur comparable, le War Requiem (1962) de Benjamin Britten (1913-1976).


Evidemment, l’impression laissée par l’audition du disque enregistré par les créateurs ne diffère pas de celle procurée par la création. Les jeux de masse sonore visent le plus souvent à terrifier l’auditeur à l’instar du Dies Irae (1967) composé par Krzysztof Penderecki (né en 1933) en hommage aux victimes d’Auschwitz et auquel l’œuvre fait parfois penser mais ce sont les passages les moins phonurgiques, les plus recueillis comme le «Lacrimosa» central, où le quatuor vocal manifeste une déréliction impressionnante, ou l’«Agnus Dei» qui sont probablement les plus convaincants. Tout est parfaitement tenu par Eliahu Inbal mais l’on est particulièrement sensible à l’engagement sans faille et au sens tragique de Nora Gubisch en Sibylle. Au total, une superbe réalisation, à prix Naxos, soit très modéré.


Le site de Naxos (pour le livret qui n’est pas reproduit dans la très courte notice)
Le site de Thierry Lancino
Le site de Stuart Skelton
Le site de Nicolas Courjal



Stéphane Guy

 

 

 

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