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11/11/2011
Bach, la chair et l’esprit
Ouvrage collectif (en français, anglais et allemand) de 200 pages et six disques – 451’
Alpha 889 (distribué par Outhere)





Sélectionné par la rédaction


On voit que les fêtes de Noël approchent... On voit également que les volumineux coffrets livre-disques publiés depuis deux ans par Ricercar, qu’il s’agisse de leur formidable Guide des instruments anciens ou de leur non moins instructif panorama consacré à La Réforme et la Contre-Réforme, ont fait des émules. Voici en effet le tour d’Alpha de proposer ce magnifique coffret consacré à Johann Sebastian Bach (1685-1750) et qui repose sur le même principe: un livre richement illustré accompagné de plusieurs disques consacrés au compositeur.


Commençons par le livre. 200 pages sur papier glacé qui, comme le dit très justement la note de l’éditeur Julien Dubois, se veulent une invitation au voyage pour «redécouvrir Bach, l’homme, le musicien» et dont le «but est non pas d’instruire [mais d’inviter] à un réjouissant festin». Après un beau survol de la biographie du compositeur due à l’inévitable Gilles Cantagrel (également auteur des légendes des diverses illustrations enrichissant l’ouvrage), c’est à François Lazarevitch (que l’on connaît moins comme musicologue que comme interprète de Bach à la flûte au sein de l’ensemble Prometheus 21 ou, plus largement, du répertoire baroque à la flûte ou à la musette) de nous dépeindre les rapports entre danse et musique en Allemagne au temps de Bach. Enfin, c’est au tour de divers musiciens (les clavecinistes Céline Frisch et Arnaud de Pasquale, le violoniste Pablo Valetti, la gambiste Lucile Boulanger, l’organiste et claveciniste Benjamin Alard et le violoncelliste Bruno Cocset) de témoigner sur la manière dont il faut, selon eux, interpréter la musique de Bach ou, pour être plus précis, dont il faut appréhender son univers. Au-delà des textes, on appréciera la riche iconographie de l’ensemble où sont représentés les rares portraits avérés du Cantor ainsi que diverses gravures illustrant la vie musicale de l’époque baroque.


Quant aux six disques adjoints au livre, ils offrent un panorama aussi complet que possible de l’œuvre de Johann Sebastian Bach. Ils traitent ainsi successivement des cordes frottées, des cordes pincées et des cordes frappées, du clavecin à l’orgue, des grands effectifs profanes, de la musique sacrée et de variations sur l’œuvre de Bach dans un dernier disque astucieusement intitulé «Open Bach». Principalement issus du catalogue Alpha (mais aussi des fonds des éditeurs ZigZag Territoires, Fuga Libera et Ricercar), les divers extraits présentés sont tous d’un excellent niveau. Ainsi, côté instrumental, on écoutera aussi bien le Sixième Concerto brandebourgeois par Café Zimmermann avec Céline Frisch et Pablo Valetti en solistes que des pièces pour violon et basse continue (avec Hélène Schmitt au violon, Alain Gervreau au violoncelle et Jan Willem Jansen au clavecin), des suites pour clavecin par Blandine Rannou que des pièces pour orgue jouées aussi bien par Bernard Foccroulle que par Benjamin Alard. Côté vocal, les références sont tout aussi incontestables: qu’on en juge! On a ainsi droit à des extraits de la cantate profane BWV 30 a «Angenehmes Wiederau, freue dich in deinen Auen!» par une équipe idéale (Monika Frimmer, Robin Blaze, Markus Schäfer, Stephan MacLeod, tous dirigés par Gustav Leonhardt) et quelques passages de la Missa brevis BWV 233 par l’ensemble Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon. Quant au dernier disque, c’est un beau clin d’œil à la postérité de Bach (mais celle-ci a-t-elle véritablement besoin qu’on la soutienne tant elle se suffit très largement à elle-même?) puisqu’il réunit des extraits d’œuvres qui ont été brodées sur des motifs de Bach ou inspirées par ses compositions. Quoi de plus dépaysant que Bach joué sur des marimbas (par Koen Plaetinck) ou des improvisations sur un thème tiré de L’Art de la fugue par le clarinettiste Raphaël Imbert? Il ne manque qu’un petit air joué par Jacques Loussier...


A l’image des coffrets publiés chez Ricercar, on ne saurait donc trop recommander ce magnifique ouvrage qui ravira aussi bien les néophytes que les connaisseurs. Vraiment, du grand art!


Sébastien Gauthier

 

 

 

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