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11/06/2011
«Katsaris plays Liszt, vol. 1»
Franz Liszt : Rhapsodies hongroises n° 2, n° 3, n° 5 et n° 7 (2) – Elégies n° 1 et n° 2 (2) – Liebestraum n° 3 (2) – Klavierstück n° 2 (2) – Cinq Klavierstücke (2, 3) – Concerto pour piano n° 2 (5) – Trauervorspiel und Trauermarsch (2) – Unstern! (2) – Trübe Wolken (4) – La lugubre gondola, n° 1 (2) et n° 2 (4) – R. W.-Venezia (4) – Am Grabe Richard Wagners (4) – Sonate en si mineur (1)

Cyprien Katsaris (piano), Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, Arild Remmereit
Enregistré en concert en France (juillet 1973 [1]), à Nohant (20 juin 1975 [3], au Tsuda Hall, Tokyo (20 décembre 1989 [4]) et à la Philharmonie, Berlin (1er mai 2007 [5]) et en studio au Tonstudio Teije van Geest, Heidelberg (février et avril 2011 [2]) – 137’51
Double album Piano 21 P21 041-N (distribué par Intégral) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





«Cyprien Katsaris Archives, vol. 8 Schubert»
Franz Schubert : Sonate n° 23, D. 960 – Klavierstücke, D. 946 n° 1 et n° 2 – Ländler, D. 366 n° 1, n° 2, n° 3, n° 4, n° 5, n° 10 et n° 13, et D. 790 n° 3, n° 4, n° 7, n° 8, n° 10 et n° 11 – Deutsche Tänze, D. 420 n° 1, n° 3 et n° 4 – «Ständchen», «Der Müller und der Bach» et «Ave Maria» (transcriptions: Liszt)
Cyprien Katsaris : Improvisation spontanée sur des thèmes de Tchaïkovski et Wagner
Alessandro Marcello : Concerto pour hautbois, opus 1: «Adagio» (transcription: Bach/Katsaris)

Cyprien Katsaris (piano)
Enregistré en concert à Feldkirch (3 juillet 1993) – 113’27
Double album Piano 21 P21 042-A (distribué par Intégral) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Epatant Cyprien Katsaris. Après ses programmes éclectiques (voir ici ou ici), ses disques Mozart (lire ici, ici, ici, ou encore ici) et Bach, après nombre d’archives CD ou DVD, son label Piano 21 continue de nous livrer de petites pépites – pas toujours des diamants bruts, mais des enregistrements suffisamment précieux pour s’accumuler tel un trésor documentant la versatilité d’un art de l’interprétation qui s’est – depuis bien longtemps – affranchi des contraintes de l’exécution (quelle technique hors de pair!) pour traduire l’humanisme de ce pianiste «citoyen du monde» (né à Marseille en 1951).


Les deux disques lisztiens sont quelque peu disparates – dans l’origine des bandes (des live et des prises de studio, des dates d’enregistrement étalées sur près de quarante ans), dans la variété des programmes (une partie «Gipsy & Romantic», une autre intitulée «Avant-Garde, Hommage à Wagner, The Philosopher») comme dans l’inspiration du jeu. Une inspiration inégale à dire vrai – telle cette Sonate de 1973, au son mono bien étriqué, à la fantaisie toute personnelle et un tantinet iconoclaste dans ses déchaînements véloces et soudains («... une explosion, un Big Bang, quelque chose que l’on peut comparer à l’origine de l’univers qui donnera naissance à la vie»). De même, la déclamation très personnelle dans les Rhapsodies hongroises (où Katsaris ajoute beaucoup de notes et soulève des vagues déferlantes de virtuosité) aboutit à en livrer une interprétation impressionnante mais déroutante.


La sensibilité du poète du clavier parvient pourtant à s’exprimer au coin de chaque pièce (dans le naturel subtil du Second Concerto comme dans la respiration angoissée des Klavierstücke, dans la délicatesse des Elégies comme dans la simplicité du Rêve d’amour). Cyprien Katsaris est plus spécialement à son aise dans le Liszt tardif, où le bouillonnement de son imagination rencontre un terrain d’expressivité idéal, donnant à l’aridité des notes une touche de génie: saisissante Etoile du malheur, captivants Prélude et marche funèbres – où le piano se transforme en une terrifiante vallée des morts, un abîme de désespoir et de cris angoissés.


Si le double album schubertien est beaucoup plus homogène que celui consacré à Liszt, il est également moins attachant. Cet écho fidèle d’un concert donné dans le cadre des Schubertiades de Feldkirch, le 3 juillet 1993, présente une Dernière Sonate de Schubert au ton très personnel. La liberté de la pulsation étonne, bouscule même: le premier mouvement paraît exagérément précipité, le troisième presque bâclé. Elle reflète une libre pensée riche en contrastes – des contrastes si toniques qu’ils en altèrent quelque peu la tension poétique que Cyprien Katsaris cherche à installer dans l’Andante sostenuto. Si la maîtrise supérieure des transformations rythmiques témoigne des qualités d’architecte de l’artiste franco-chypriote, les deux Klavierstücke sont animées des mêmes à-coups. Le reste du programme n’en demeure pas moins traversé de lyrisme et de musicalité.


Le site de Cyprien Katsaris


Gilles d’Heyres

 

 

 

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