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10/05/2011
Maurice Ravel : Pavane pour une infante défunte (1, 4) – A la manière de... (1) – Sonatine (1) – Miroirs (1) – Ma Mère l’Oye (Cinq pièces enfantines) (2) – Sites auriculaires: «Habanera» (2) – Jeux d’eau (1) – Gaspard de la nuit (1) – Menuet antique (1) – Le Tombeau de Couperin (1) – Valses nobles et sentimentales (1, 3) – Prélude (1) – Menuet sur le nom d’Haydn (1) – Shéhérazade, Ouverture de féerie (3) – Rapsodie espagnole (3) – Ma Mère l’Oye (ballet intégral) (3) – Fanfare pour «L’Eventail de Jeanne» (3) – Miroirs: «Une barque sur l’océan» (3) et «Alborada del gracioso» (4) – Concerto pour la main gauche (4) – Boléro (3) – Concerto en sol (5) – Tzigane (6) – Quatuor (7) – Deux Mélodies hébraïques (8)

Laurent Korcia (6) (violon), Sonia Wieder-Atherton (8) (violoncelle), Philippe Entremont (1, 2, 4, 5), Dennis Lee (2), Georges Pludermacher (6) (piano), Quatuor Juilliard (7), New York Philharmonic (3), Sinfonia Varsovia (8), The Cleveland Orchestra (4), The Philadelphia Orchestra (5), Pierre Boulez (3, 4), Janos Fürst (8), Eugene Ormandy (5) (direction)
Dates et lieux d’enregistrement non précisés – 363’08
Coffret de cinq disques Sony 88697 486792






Dans la collection de onze coffrets «Un siècle en France - Splendeurs de la musique française du XXe siècle» éditée par Sony (voir ici), tous accompagnés de la même introduction générale (en français) de Jean-Jacques Velly, cette anthologie, contrairement à celle consacrée à Saint-Saëns, ne soulève pas d’objection chronologique, car Ravel appartient incontestablement au siècle dernier, même si certaines de ses œuvres ici sélectionnées sont antérieures à 1900: le Menuet antique (1895), que la notice (entre autres coquilles) présente fâcheusement comme un appendice à Gaspard de la nuit (1908); la rare «Habanera», premier des deux Sites auriculaires (1897) et préfiguration de la Rapsodie espagnole; la rimskienne ouverture de fantaisie Shéhérazade (1898); l’incontournable Pavane pour une infante défunte (1899), dans sa version pour piano – mais l’orchestration de 1910 est également incluse.


Pour un compositeur relativement peu prolifique tel que Ravel, cinq disques – bien remplis et vendus à prix très économique, selon le principe de cette collection – permettent de donner un aperçu très complet de sa production. Comme toujours, on pourra s’interroger sur certains choix: la musique de chambre réduite au Quatuor (1903) et à Tzigane (1924), l’absence totale de la voix, l’omission de Daphnis et Chloé et de La Valse, les nombreuses redondances entre versions originales pour piano et orchestrations – et pourquoi ces Deux Mélodies hébraïques (1914/1919) arrangées pour violoncelle ou même la brève et anecdotique Fanfare, prélude au ballet collectif L’Eventail de Jeanne (1927)?


Deux piliers pour cette compilation, dont l’essentiel a été gravé il y a près de quarante ans: Philippe Entremont et Pierre Boulez, associés au début des années 1970 dans un Concerto pour la main gauche (1930) modérément captivant, tandis que c’est Eugene Ormandy et son Orchestre de Philadelphie qui accompagnent le pianiste français quelques années plus tôt (1964) dans un Concerto en sol (1931) plus pêchu et efficace, mais que le chef hongrois, parfois franchement too much, tire vers un pittoresque malvenu.


Les deux premiers disques sont consacrés à une quasi-intégrale – seules manquent quelques pièces mineures – de l’œuvre pour piano seul, déjà précédemment rééditée en CD et comprenant en outre Ma Mère l’Oye (1910) avec Dennis Lee. Le jeu d’Entremont, qui a remis l’ouvrage sur le métier quatre décennies plus tard pour Cascavelle (2003-2004), se révèle plus intransigeant que séduisant, parfois même sec et dur, ce qui sied mieux au Tombeau de Couperin (1917) qu’aux Valses nobles et sentimentales (1911), dans Miroirs, à l’«Alborada del gracioso» (1905) qu’à «Une barque sur l’océan», et, dans Gaspard de la nuit (1908), à «Scarbo» qu’à «Ondine».


Pour les pages orchestrales, le vieux fonds CBS, datant pour l’essentiel de 1974-1975 (mais aussi de 1979), est également mis à contribution. Boulez a lui aussi réenregistré quelques décennies plus tard tout ce répertoire pour Deutsche Grammophon, à Berlin mais aussi à Cleveland: on le trouve déjà ici à la tête de la phalange exceptionnelle forgée par Szell et dont il fut le conseiller musical de 1970 à 1972, mais la prise de son, un peu décevante pour l’époque, ne permet pas d’en profiter correctement et fait ressortir avec d’autant plus d’éclat les témoignages avec l’Orchestre philharmonique de New York, formation charnue et pleine de personnalité dont le chef français fut le directeur musical de 1971 à 1977. Toutes ces versions, déjà abondamment rééditées en CD, demeurent d’excellentes références, nouveau démenti éclatant au mythe d’un Boulez sec et inexpressif à force de clarté et de précision: si le Boléro ne constitue sans doute pas le point fort de cette série, il faut en revanche redécouvrir d’idéales Valses nobles et sentimentales (1911/1912), félines et sensuelles, le ballet intégral de Ma Mère l’Oye (1910/1912) en technicolor, Le Tombeau de Couperin (1917/1919) truculent et même parfois canaille («Rigaudon») et «Une barque sur l’océan» (1905/1906) quasi wagnérienne.


Complétant le cinquième disque, le reste donne une impression de bric-à-brac sorti d’obscurs tiroirs, d’où se détache à peine – face à Tzigane où Georges Pludermacher paraît plus flamboyant que Laurent Korcia (un comble!) – la seconde version (1992) du Quatuor par les Juilliard.


Simon Corley

 

 

 

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