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10/04/2011
Nino Rota : Cinq pièces faciles – Elegia – Allegro veloce – Sonate pour flûte et piano – Trois pièces pour deux flûtes – Fantaisies sur des thèmes de films (Le Parrain, Le Guépard, Rocco et ses frères, La Strada, Huit et demi, Amarcord, Les Clowns)

Roberto Fabbriciani, Luisella Botteon (flûte), Massimilino Damerini (piano)
Enregistré à Gênes (mai 2009) – 50’22
Tactus TC 911801 (distribué par Intégral) – Notice en anglais et italien





Si, à la suite de Saint-Saëns (L’Assassinat du duc de Guise, 1908), des compositeurs – Prokofiev, Korngold, Françaix, Ibert, Bernstein, Takemitsu, Glass, Corigliano, etc. –, sans se consacrer entièrement à la musique de film, s’y sont toutefois essayés, souvent avec bonheur, les spécialistes de cette musique, sans tomber dans le «cataloguisme» simplificateur, ont rarement pu s’imposer sur les affiches des salles de concert. Le festival de Montpellier présentant un opéra de Bernard Herrmann en 2010 fut ainsi une exception – qui aurait comblé la frustration de l’auteur de la bande musicale de Psychose – confirmant la règle.


Nino Rota (1911-1979) fait partie de ces compositeurs irrémédiablement associés au cinéma, notamment aux films de Federico Fellini. Cependant, régulièrement, on essaye de nous montrer qu’il est plus que cela. Le présent disque présente une nouvelle tentative. Or si l’on ne peut contester ses dons extraordinaires pour confectionner des mélodies facilement mémorisables, sa science des leitmotivs, et sa «patte», sa mécanique bien huilée, il nous faut émettre à nouveau des doutes sur sa capacité à développer des idées musicales au-delà de trois minutes dans le champ de la musique pure et même des idées originales tout simplement. Le minutage du disque corrobore malheureusement le jugement: la plupart des pièces n’atteignent effectivement pas les trois minutes, le disque lui-même peine à dépasser les cinquante minutes et sept des vingt plages, soit plus de quinze minutes, sont consacrées à des adaptations de ses célèbres musiques de film démontrant à nouveau que Nino Rota est fondamentalement un compositeur de musique de film et, accessoirement, que séparer une musique de film du film est une absurdité. Cette observation est même renforcée ici par la réduction en duos flûte/piano, en miniatures donc, de partitions composées pour accompagner le plus souvent des fresques cinématographiques grandioses représentant des mondes qui s’écroulent ou qui se fissurent.


Cela étant, le présent disque s’écoute sans déplaisir. Si les Cinq pièces faciles sont parfaitement conventionnelles, la première, «La Promenade de Puccettino», pouvant fort bien illustrer la remontée de Nounours sur le nuage de Bonne nuit les petits, leur équilibre, assez français finalement, ne manque ainsi pas de charme. C’est aussi le cas de l’Elégie, clairement debussyste. La Sonate pour flûte et piano, résultat d’une transcription autorisée d’une Sonate pour violon et piano (1936-1937), œuvre de jeunesse, est également totalement dénuée d’originalité mais reste bien tournée: c’est propre et ça coule sans laisser de trace. Les pièces les plus intéressantes sont alors sans doute les duos pour deux flûtes (1972-1973): il y a là une belle finesse d’écriture et une ironie assez plaisante. Au total, on retiendra surtout l’interprétation de Roberto Fabbriciani, principal flûtiste, et de Massimiliano Damerini. Ils s’expriment avec sobriété voire pudeur, le piano n’écrasant rien, même dans les pages les plus connues de Nino Rota, où la nostalgie pour le monde passé est si prégnante, nostalgie qui est aussi un peu la nôtre, pour le cinéma italien de la grande époque.


Le site de Roberto Fabbriciani


Stéphane Guy

 

 

 

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