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08/19/2011
«Lectures. Liszt d’inspiration littéraire»
Franz Liszt : Harmonies poétiques et religieuses: «Bénédiction de Dieu dans la solitude» – Années de pèlerinage (Deuxième année. Italie): «Sonetto 104 del Petrarca» et «Après une lecture de Dante» – Six Consolations – Du berceau à la tombe

Nicolas Stavy (piano)
Enregistré au théâtre d’Arras (13-15 janvier 2011) – 77’08
Editions Hortus HORTUS 088 (distribué par Codaex) – Notice de présentation en français et anglais





Must de ConcertoNet


Le bicentenaire de Franz Liszt est matière à nombre de publications, toutes dignes d’intérêt, parfois routinières, de temps à autre exceptionnelles. De cette corne d’abondance vient de sortir un enregistrement auquel on tient à faire un sort particulier: celui de Nicolas Stavy, un pianiste dont on apprécie depuis longtemps l’immense talent – au disque (dans Brahms ou Haydn) comme en concert.


Disons-le tout net: ce Liszt-là est un grand cru... bientôt classé. Ainsi Nicolas Stavy réussit-il, dans «Après une lecture de Dante», ce que peu savent offrir: l’absence de temps mort, l’absolue continuité entre les moments de calme et de tempête, créant des silences jamais vides, alternant les nuances avec une confondante logique et – en même temps – une personnalité musicale forte. Voici une version originale et subtile de cette partition trop souvent fréquentée par des interprètes sans idées – tout simplement une grande version.


Rarissime au disque ou en concert, Du berceau à la tombe est l’ultime poème symphonique de Liszt, élaboré en 1881 sous forme de partition pour piano, avant d’être orchestré par le compositeur. Nicolas Stavy lui donne vie avec une force de conviction – une foi, presque – qui en fait ressortir l’étonnante modernité (on croit reconnaître Bartók par instants) et l’unité profonde – au-delà de sa structure thématique en trois parties («Le berceau», «Le combat pour la vie», «La tombe: berceau de la vie future»). Ainsi que l’écrit Michel Le Naour dans la notice – particulièrement soignée – de l’album, «débarrassée de ses oripeaux symphoniques, cette page de grande dimension prend, sous les doigts du pianiste, une lisibilité et un sentiment d’ascèse plus prégnant».


Avec sa sonorité riche en pédale et en résonance (superbe Yamaha CFX), de par son geste dosant génialement la suspension du temps et l’emballement soudain, dans une débauche d’émotions jamais vulgaires et toujours justes, la «Bénédiction de Dieu dans la solitude» est elle aussi à marquer d’une pierre blanche. Le «Sonnet de Pétrarque» est tout aussi méticuleusement construit autour d’un tempo en équilibre instable – comme si les doigts du pianiste jouaient sur un fil de fer –, privilégiant le trauma sur l’affect.


Enfin, baignée d’autant de pédale et de non moins de sensibilité, la série des Consolations – placée au cœur de ce disque qui trônera sur les sommets de l’année Liszt 2011 (... et certainement au-delà) – est appréhendée de manière à la fois plus improvisée et plus dépressive (les trois premières baignées d’une lumière tendre mais faussement radieuse, la Quatrième comme au bord du précipice, la Cinquième non dénuée d’amertume, la Sixième transformant des larmes perlées en gifles rageuses), quelque part entre le nocturne et l’impromptu. Entre Chopin et Schumann, aussi... Nicolas Stavy: le Nelson Freire français?


Le site de Nicolas Stavy


Gilles d’Heyres

 

 

 

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