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08/19/2011
Frédéric Chopin : Sonate n° 3, opus 58 – Ballade n° 4, opus 52 – Polonaise-Fantaisie, opus 61 – Cinq Nocturnes, opus 9 n° 3, opus 15 n° 2, opus 27 n° 2, opus 48 n° 1 et opus posthume en ut dièse mineur

Alexis Weissenberg (piano)
Enregistré en concert au Schwetzinger Schloss (19 mai 1972) – 67’05
Hänssler CD 93.710 (distribué par Intégral) – Notice en français et en anglais





Ce n’est pas un récital routinier que Hänssler a déniché dans les archives de la SWR. En publiant ce concert donné en mai 1972 par Alexis Weissenberg (né en 1929) lors du festival de Schwetzingen, l’éditeur allemand ressuscite le grand frisson d’ivoire que procuraient les apparitions du pianiste français d’origine bulgare. Ce piano viril et sûr de lui est rempli d’héroïsme sans sentimentalisme, jouant sur les rythmes davantage que sur les nuances. Le Scherzo et le Finale de la Troisième Sonate sont un combat – presque un carnage où les notes seraient comme «tirées» à la mitraillette. Non moins monumentale, la Polonaise-Fantaisie est martelée avec une rage qui peut donner le mal de tête à force de sécheresse anguleuse dans le geste et de refus du moelleux. Ainsi que le souligne Peter Cossé dans l’intéressante notice (malheureusement non traduite), «the main feature of his interpretation (…) was his intent to make a harsh, decisive, combative statement».


Tout aussi affirmatifs, les Nocturnes sont découpés avec la précision d’un tailleur de diamant. Avec ce Chopin – qui ne ressemble à aucun autre («Weissenberg dealt with the vulnerable entity of the nocturne legacy in an especially controversial manner compared to conventional ideas of Chopin», confirme Peter Cossé) –, Alexis Weissenberg trouve des traits inouïs d’originalité, qui en agaceront plus d’un. De même pourra-t-on juger harassant ce reniement permanent de la tradition romantique et rester de marbre face à ces palissades de notes (Quatrième Ballade) dressées par l’interprète. Car ce piano exceptionnellement complexe fascine sans émouvoir... ce qui constituera probablement un défaut rédhibitoire pour beaucoup. Il n’est pas loin, pourtant, de constituer un passage obligé pour le mélomane en mal d’approfondissement de l’univers chopinien – une musique dont toutes les portes d’entrée n’ont pas encore été ouvertes.


Le site d’Alexis Weissenberg


Gilles d’Heyres

 

 

 

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