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01/14/2011
Maurice Emmanuel : Sonate pour violoncelle et piano, opus 2 – Sonate pour flûte, clarinette et piano, opus 11 – Suite sur des airs populaires grecs, opus 10 – Sonate pour bugle et piano, opus 29 – Quatuor à cordes, opus 8

Alexis Galpérine (violon), Raphaël Perraud (violoncelle), Laurent Wagschal (piano), Ensemble Stanislas: Olivier Sauvage (flûte), Philippe Moinet (clarinette), Fabrice Wigishoff (bugle), Laurent Causse, Bertrand Menut (violon), Paul Fenton (alto), Jean de Spengler (violoncelle)
Enregistré à Nancy (22 et 24 juin 2009) – 69’35
Timpani 1C1167 (distribué par Naïve)





Mais que ferait-on sans Timpani? L’inlassable défenseur de la musique française répare cette fois-ci une immense injustice, tant Maurice Emmanuel (1862-1938) demeure, avec André Caplet, l’un de nos musiciens les plus inexplicablement négligés. Inexplicablement? Au sein d’une génération où même des personnalités aussi fortes que celles que Paul Dukas ou Florent Schmitt ont déjà du mal à se faire une petite place entre les géants Debussy et Ravel, le compositeur, que Harry Halbreich, dans son excellent texte de présentation (en français et en anglais), qualifie finement de «poète savant», s’est sans doute de lui-même trop effacé derrière le chercheur et le pédagogue – Messiaen compta parmi ses élèves.


De telle sorte qu’aujourd’hui, on ne dispose guère que de ses six Sonatines pour piano (Accord), de ses Mélodies, enregistrées voici quinze ans (déjà grâce à Timpani), et, plus anciennement encore (chez Naxos/Marco Polo), de ses Symphonies et de ses Trente Chansons bourguignonnes. Dans ces conditions, la musique de chambre, dont une série de concerts avait offert un panorama complet au printemps 1989 à Radio France, est suffisamment négligée pour que le présent disque offre deux premières mondiales.


Ce n’est pas le cas de la Sonate pour violoncelle et piano (1887), romantique en même temps que concise et concentrée: Raphaël Perraud et Laurent Wagschal défendent ici avec beaucoup de conviction cette œuvre attachante, par laquelle Emmanuel, recourant aux échelles modales de façon inattendue pour l’époque, avait suscité l’ire de son maître Delibes. Le choix a été fait d’écarter la Sonate pour violon et piano, témoin de son effort d’écrire «dans le langage et l’esthétique fin de siècle». Pourquoi pas, même si elle n’est pas si «longue» (à peine vingt-cinq minutes) que ne le laisse entendre la notice, et si le Quatuor (1903), apparaît tout aussi problématique – mais non moins passionnant. Exactement contemporain de celui de Ravel, il traduit déjà, avec son Finale, l’intérêt du compositeur pour les mélodies et rythmes populaires, une dimension essentielle de son œuvre, comme en témoignent également la Suite sur des airs populaires grecs (1907) pour violon et piano – trois ans plus tôt, Ravel avait arrangé Cinq Mélodies populaires grecques – ou la Sonate pour flûte, clarinette et piano (1907), sans doute l’œuvre la moins rare de ce programme, dont l’Allegro con spirito évoque London Bridge is falling down. Comme le Quatuor, la Sonate pour bugle (ou cornet à pistons) (1934), dernière partition entièrement achevée par Emmanuel, constitue une première mondiale au disque: écrits pour un concours du Conservatoire, ses quatre mouvements s’inscrivent dans le goût baroque de l’entre-deux-guerres, mais restent fidèles à un langage modal et, en à peine six minutes, à un inflexible laconisme.


Simon Corley

 

 

 

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