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12/28/2010
«Gloria»
Georg Friedrich Händel : Concerto grosso en si majeur, opus 6 n° 7, HWV 325 – Motet «Cœlestis dum spirat aura», HWV 231
Johann Joseph Fux : Te Deum en do majeur, K. 270
Antonio Vivaldi : Gloria en ré majeur, RV 589

Gemma Bertagnolli, Laura Cherici (sopranos), Sonia Prina (alto), Hans-Jürg Rickenbacher (ténor), Antonio Abete (basse), Wiener Kammerchor, Il Giardino Armonico, Enrico Onofri (violon solo), Trompeten-Consort Innsbruck, La Fenice, Giovanni Antonini (direction)
Enregistré en concert à la Minoritenkirche de Vienne (22 décembre 1999) – 69’54
ORF Edition «Alte Musik» 346 (distribué par Intégral) – Notice bilingue (allemand et anglais) de Bernhard Trebuch





Voici un très beau disque qui, à travers trois compositeurs dont certainement deux des plus connus de l’époque baroque, rend un bel hommage à la diversité musicale de cette période. Diversité dans les genres tout d’abord puisque l’on entend ici aussi bien de la musique instrumentale que des œuvres vocales. Diversité dans les inspirations ensuite puisque l’origine profane du Concerto grosso opus 6 n° 7 côtoie par exemple la dimension religieuse des pièces chorales respectivement signées Händel, Fux et Vivaldi.


Issu des douze Grand (sic) Concertos composés en 1739 par Georg Friedrich Händel (1685-1759), le présent concerto grosso frappe par l’absence de partie solo et par la grande expression suscitée par chaque mouvement: l’enchaînement entre le douloureux Largo e piano et l’Andante mérite tout particulièrement d’être écouté. Il Giardino Armonico, même s’il ne s’agit pas là de son compositeur de prédilection, interprète avec beaucoup de grâce un très riche concerto qui se conclut par un vigoureux hornpipe (danse folklorique irlandaise à trois temps) où les accents du terroir laissent place à une distinction tout aristocratique. Si la parenté du concerto est depuis longtemps avérée, il n’en a pas été de même avec le motet Cœlestis dum spirat aura que le jeune Händel, durant son inévitable grand tour en Italie, aurait composé au cours de l’année 1707. Vraisemblablement destinée à la chapelle privée du marquis Ruspoli (Händel séjourne dans la famille du noble romain aux mois de mars et d’avril 1707), c’est une œuvre brève (à peine treize minutes dans le présent enregistrement) pour soprano, deux violons et basse continue, qui alterne airs et récitatifs de facture assez conventionnelle, l’ensemble se concluant par un virtuose «Hallelujah». Bien que le livret ne nous donne aucune indication sur l’interprète, on peut légitimement penser que c’est Gemma Bertagnolli qui chante ce motet avec vigueur et force expressivité, délicatement accompagnée par Il Giardino Armonico.


Johann Joseph Fux (1660-1741) a partagé son existence entre la Chapelle Saint-Etienne de Vienne et la Cour impériale où il officie comme maître de chapelle de 1715 à sa mort. Auteur d’une œuvre conséquente à l’image de la plupart de ses confrères de l’époque, il a notamment composé un Te Deum qui se caractérise par la présence de deux chœurs. Ouvert par des trompettes éclatantes, il aurait été composé pour être donné dans le cadre des festivités célébrant à Prague, en août 1723, le couronnement de Charles VI (1685-1740) comme roi de Bohème. Signalons que c’est également à cette occasion que Fux composa son opéra Costanza et Fortezza (qui sera dirigé par Caldara le 28 août, Fux souffrant alors de la goutte...). Particulièrement mis en valeur, le Chœur de chambre de Vienne sait rendre toute la pompe nécessaire à cette œuvre de circonstance qui alterne brillance (dans le passage «incessabili voce proclamant») et douce mélopée tant des chœurs que des solistes («Per singulos dies benedicimus te»). Il Giardino Armonico est au diapason des chanteurs, tout particulièrement dans les passages où priment la réflexion et l’introspection.


Encore plus à son aise, c’est avec joie que nous retrouvons le célèbre ensemble baroque dans le Gloria d’Antonio Vivaldi (1678-1741) ou, pour être tout à fait exact, dans le plus célèbre Gloria de Vivaldi puisqu’on doit également prendre en compte le Gloria RV 588 (également dans la tonalité de majeur) qui bénéficie d’une introduction destinée non à un chœur mais à une soprano solo ainsi que le Gloria RV 590 qui a malheureusement été perdu. La souplesse d’exécution d’Il Giardino Armonico, dirigé avec une attention palpable par Giovanni Antonini, fait merveille, les cordes étant notamment à la fête comme dans le passage très connu «Domine Fili unigenite», qui bénéficie en outre de chœurs séduisants et vigoureux. Mentionnons également la belle prestation du hautboïste solo Paolo Grazzi dans l’air «Domine Deus», même si le début de son intervention, fort nasillard, faisait craindre le pire. Les voix solistes, si elles ne méritent nullement l’opprobre, n’emportent pas pour autant l’adhésion. Ainsi, la voix blanche de la première soprano dans le «Laudamus te» ennuie rapidement, de même que celle de l’alto Sonia Prina dans le «Qui tollis» avant de se rattraper, il est vrai, dans un fier «Qui sedes ad dextram». Autant de raisons pour lesquelles, sans que la présente version soit inintéressante, on préfèrera écouter les versions dirigées par Robert King (Hyperion), Rinaldo Alessandrini (Naïve) ou même les anciens que sont Vittorio Negri (dans son indémodable anthologie parue chez Philips) ou Trevor Pinnock (Archiv).


Le site d’Il Giardino Armonico
Le site de Gemma Bertagnolli
Le site de Sonia Prina


Sébastien Gauthier

 

 

 

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