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12/28/2010
Ludwig van Beethoven : Symphonies n° 3 en mi bémol majeur « Héroïque », opus 55, et n° 5 en ut mineur, opus 67

Philharmonia Orchestra, Christoph von Dohnányi (direction)
Enregistré en public au Southbank’s Centre du Royal Albert Hall, Londres (17 avril [Symphonie n° 5] et 26 octobre [Symphonie n° 3] 2008) – 83’02
Album de deux disques Signum Classics SIGCD 169 (distribué par Intégral) – Notice en anglais





Si on demande au mélomane le nom du chef d’orchestre, tenant de la grande tradition allemande, dont la coiffure est fréquemment caractérisée par une mèche blanche altière et dont le nom comporte la particule nobiliaire von, ce n’est certainement pas celui de Christoph von Dohnányi qui sera donné en premier lieu... Beaucoup plus discret que ne l’était son illustre confrère, moins courtisé par les médias, Dohnányi poursuit, à plus de quatre-vingts ans, une carrière qui le conduit à diriger les plus grandes phalanges à travers le monde parmi lesquelles l’Orchestre philharmonique de Vienne, l’Orchestre de Cleveland et l’Orchestre Philharmonia, trois ensembles avec lesquels il a tissé, au fil du temps, des liens privilégiés. Jadis principal conductor, aujourd’hui honorary conductor, il continue donc de diriger l’Orchestre Philharmonia dans les grandes œuvres du répertoire symphonique: après Brahms et R. Strauss, voici donc venu le tour de Beethoven, avec deux de ses plus célèbres symphonies.


L’Héroïque (1805) est une œuvre que les interprètes de ce disque connaissent parfaitement: le public parisien a ainsi, récemment encore, pu l’entendre dirigée par Christoph von Dohnányi à la tête de l’Orchestre de Paris ou, en parallèle, jouée par le Philharmonia sous la baguette de Riccardo Muti. Ce disque, reflet d’un concert donné à Londres en octobre 2008, frappe par la pureté des lignes, l’absence de pathos et la très grande tenue de l’ensemble. Servie par un orchestre rutilant (on soulignera notamment l’excellence des bois), la Troisième bénéficie ici d’une interprétation qui allie savamment légèreté du tissu et plénitude sonore. Même si l’on peut regretter que le dernier mouvement manque de fougue et de puissance, tout spécialement dans la coda, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’une très belle version qui a sans doute permis au public londonien de vivre une magnifique soirée de concert. L’impression laissée par la Cinquième, captée quelques mois plus tôt également en public, est du même ordre. L’orchestre est toujours aussi beau (les contrechants des bassons dans l’Allegro con brio initial) mais l’ensemble manque trop fréquemment d’arêtes incisives, de contrastes et de cette dimension implacable qui font que cette symphonie est devenue la légende qu’elle est depuis longtemps déjà.


Même si ces deux gravures ne bouleversent donc en rien une discographie surabondante, on ne peut que saluer l’interprétation d’un orchestre et d’un chef, Christoph von Dohnányi, qui nous rappellent opportunément ce que signifie avoir du style.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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