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11/13/2010
Œuvres de Joseph Haydn, Modeste Moussorgsky, Gabriel Fauré, Ottorino Respighi et Francisco Braga

Teresa Berganza (mezzo-soprano), Juan Antonio Alvarez Parejo (piano)
Enregistré en public au Festival de Schwetzingen (6 mai 1985) – 63’40
Hänssler Classic (distribué par Intégral)





Ce récital a été enregistré en public alors que Teresa Berganza, artiste dont on sait la carrière d’une remarquable longévité, était encore en pleine possession de moyens vocaux extraordinaires. En 1985 c’est à peine si le timbre s’est un peu ombré et patiné et si le souffle paraît parfois un peu plus fragile quand il s’agit de soutenir quelques notes exposées. Quant à la palette expressive, toute en nuances et sans jamais la moindre tentation d’en rajouter, elle reste de bout en bout merveilleuse de tact et de bon goût.


On connaît ailleurs dans la discographie de Berganza d’autres versions des Enfantines de Moussorgsky, un recueil qu’elle a toujours chanté avec un sens inimitable des atmosphères et du ton juste. Avec elle on se trouve vraiment ramené aux dimensions d’une chambre d’enfants, où tout semble réduit à une autre échelle et où chaque détail prend une dimension affective particulière.


A peine entachées de quelques rares imperfections de prononciation, les Mélodies de Fauré sont respectées à la lettre par cette grande styliste, qui profite des dimensions réduites de la salle de concert du château de Schwetzingen pour instaurer des climats d’une rare subtilité. Avec Respighi la voix s’offre davantage d’ampleur mais aussi une suavité de timbre qui reste ensorcelante. Et Berganza termine comme souvent son récital avec un musicien plus proche de ses racines, en l’occurrence ici Francisco Braga, défendu avec un sens de l’anecdote qui sonne très authentique.


Mais la partie la plus précieuse de ce récital paraît la cantate Arianna a Naxos de Joseph Haydn, dont Berganza nous offre une interprétation impressionnante de maîtrise dans l’expression, véritable modèle de sensibilité et de bon goût. Tout s’y joue sur l’intériorité des moyens et les moirures d’un timbre unique, là où bien d’autres ont préféré disperser cette longue page en une succession d’émotions artificiellement grossies qui la morcellent et rendent les souffrances du personnage principal un peu répétitives voire longuettes à endurer… Or on peut vraiment faire confiance à la très grande styliste qu’est Teresa Berganza pour ne jamais tomber dans ce piège-là.


En dépit d’un instrument un peu mat de son, on soulignera aussi la qualité de l’accompagnement pianistique de Juan Antonio Alvarez Parejo, soutien idéal pour une voix exceptionnelle.


Laurent Barthel

 

 

 

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