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08/26/2010
Jean Sibelius : Symphonies n° 1, opus 39, et n° 3, opus 52 – Rakastava, opus 14

Kungliga Filharmonikerna, Vladimir Ashkenazy (direction)
Enregistré au Konserthuset de Stockholm (25-29 avril et 7-11 novembre 2006) – 76’12
SACD hybride Exton OVCL-00279 (distribué par Intégral) – Notice de présentation en anglais et japonais





Vladimir Ashkenazy s’est engagé – avec l’Orchestre philharmonique royal de Stockholm – dans une nouvelle intégrale des Symphonies de Jean Sibelius, dont on peut craindre qu’elle ne vaille davantage pour la qualité de la prise de son du label Exton que pour l’empreinte laissée au sein de la discographie du compositeur finnois. Déjà, dans le volume contenant la Deuxième symphonie (lire ici), on regrettait une interprétation qui «s’écoute avec admiration mais, ni froide ni chaleureuse, ne prend guère aux tripes». On peut en dire autant du présent disque, même si l’admiration s’applique bien davantage à la Troisième symphonie qu’à la Première.


Dans la Symphonie en mi mineur, on est parfois gêné par des cordes pâteuses (malgré leur belle assise) et, plus globalement, par une exécution orchestrale professionnelle mais où l’on ne décèle aucune identité propre, produisant un son léché et ordinaire conforme à l’idée que l’on se fait du «standard international». Surtout, l’approche – trop souvent littérale et manquant cruellement d’arrière-plans – respire la routine, bien que l’on perçoive par moments des atmosphères naissantes (la construction beethovénienne du Scherzo, une rage sous-jacente dans quelques passages du Finale). Le résultat est loin d’approcher le seuil des portes du Kalevala ouvertes par Carl von Garaguly avec l’Orchestre philharmonique de Dresde, dans ce qui demeure, quarante après, la gravure de référence de cette symphonie (Berlin classics).


Fort heureusement, la Troisième symphonie présente davantage de caractère. Si une certaine franchise de ton occulte les mystères du premier mouvement – ceux que sait, par exemple, révéler la version éthérée d’Osmo Vänskä avec l’Orchestre symphonique de Lahti (Bis) –, des cordes plus alertes donnent l’assise nécessaire à une progression dynamique continue, qui s’épanouit dans un Andante con moto, quasi allegretto véloce et frais et dans un Moderato – Allegro ma non tanto superbement construit, avançant imperturbablement vers son auguste conclusion (ou – pour reprendre l’expression d’Anthony Burton – «flowing towards the end as a river flows towards the sea»).


En revanche, si l’on sait gré à Vladimir Ashkenazy d’enregistrer la brève et rare suite orchestrale Rakastava (dont il existe également plusieurs versions chorales), l’interprétation – lisse et anonyme – rejoint l’esthétique de la Première symphonie. Au total, on ne cesse de se demander quel projet artistique, quelle nécessité interprétative, quelle révélation musicale ont conduit Vladimir Ashkenazy à remettre sur le métier la respectable intégrale Sibelius gravée pour Decca avec le Philharmonia. La notice n’en touche mot.


Le site de Vladimir Ashkenazy chez Decca
Le site de l’Orchestre philharmonique royal de Stockholm


Gilles d’Heyres

 

 

 

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