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08/15/2010
Sergueï Rachmaninov : Symphonie n° 2, opus 27

London Symphony Orchestra, Valery Gergiev (direction)
Enregistré en public au Barbican Center, Londres (20 et 21 septembre 2008) – 60’53
SACD hybride LSO Live LSO0677 (distribué par Harmonia mundi) – Notice trilingue (anglais, français, allemand) d’Andrew Hunt et Andrew Stewart





Stakhanoviste de la direction d’orchestre (outre ses invitations et collaborations régulières avec différentes phalanges, il cumule en effet la direction de l’Orchestre du Théâtre Mariinsky avec celle de l’Orchestre symphonique de Londres tout en étant premier chef invité du Metropolitan Opera de New York), Valery Gergiev multiplie également les enregistrements, gravant aujourd’hui Mahler avec une affligeante banalité (ici), demain Bartók avec davantage de réussite (ici). Les enregistrements en concert de l’Orchestre symphonique de Londres ont également tendance à se multiplier, à la faveur de la création d’un label spécifique LSO Live qui, là aussi, a alterné franches réussites et non moins franches déceptions. Voici donc un nouvel opus de la collection qui, avouons-le d’emblée, ne s’imposait nullement.


Et pourtant, quelle œuvre… La Deuxième symphonie de Sergueï Rachmaninov (1873-1943) a nécessité près d’une année de labeur acharné (janvier 1907 à janvier 1908) avant d’être triomphalement créée sous la direction du compositeur, à Saint-Pétersbourg. Morceau de bravoure pour toute phalange souhaitant prouver ses capacités, fruit de diverses influences musicales (Strauss aussi bien que Sibelius), elle sait alterner avec beaucoup de naturel la profusion sonore avec l’intimité la plus forte possible.


Or, en l’espèce, qu’entend-on? Un orchestre évidemment superbe mais doit-on rappeler que l’Orchestre symphonique de Londres est un des meilleurs ensembles existant à l’heure actuelle? Les pupitres de cuivres sont notamment époustouflants (au début de l’Allegro molto) de même que la petite harmonie (clarinette, hautbois et cor anglais en tête) dans l’Adagio, les cordes faisant également preuve de cohésion et de puissance quand cela s’avère nécessaire même si l’on a connu pupitre de violoncelles autrement charmeur. Si cet enregistrement nous laisse froid, c’est surtout en raison de la vision qu’en donne Valery Gergiev: d’ailleurs, en a-t-il une? L’écoute laisse davantage l’impression d’une interprétation qui s’effectue mouvement après mouvement, sans cohérence d’ensemble, chaque mouvement étant à son tour traité en séquences distinctes, le chef étant seulement guidé par l’amour du beau son et des effets de la partition. Ces défauts sont particulièrement criants dans le Largo – Allegro moderato: aucun mystère initial, un débordement de décibels peu avant la transition antre les deux parties du mouvement et, alors qu’on a parfois pu reprocher à Gergiev ses emportements, un jeu parfois très alangui voire sirupeux qu’il impose à l’orchestre, gommant ainsi la complexité de la partition pour n’en faire qu’une (belle) explosion sonore. De même, dans l’Allegro molto, il oscille entre la précipitation et, au contraire, une excessive retenue qui mettent à rude épreuve un orchestre toujours aussi souverain. L’Adagio souffre le même type de reproches, encore qu’il s’agisse peut-être du mouvement le plus réussi grâce à une clarinette au timbre velouté à souhait. Quant au dernier mouvement (Allegro vivace), non exempt de quelques vulgarités, Gergiev ne le transcende pas, dirigeant avec souplesse mais également une certaine bonhomie.


Bref, restons au très aguerri Ashkenazy (avec Cleveland chez Decca) ou au surprenant Ryan (avec l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine chez Mirare) pour les emportements et la finesse d’une symphonie à laquelle se heurtent même les plus grands.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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