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08/11/2010
Anton Bruckner : Symphonie n° 9 (édition Cohrs)

hr-Sinfonieorchester, Paavo Järvi (direction)
Enregistré en public, Alte Oper de Francfort (27 et 29 novembre 2008) – 65’39
RCA 88697542572 (distribué par Sony) – Notice trilingue (allemande, anglais et français) d’Andreas Maul





La Neuvième symphonie d’Anton Bruckner (1824-1896) fait partie de ces œuvres crépusculaires, en raison tant de leur tonalité (le fameux mineur) que des circonstances de leur composition. C’est un Bruckner épuisé, aux prises avec la révision de deux symphonies (les Première et Troisième) et de deux messes, qui achève, en octobre 1892, le premier mouvement dont les esquisses étaient vieilles de quatre ans. Travaillant au Finale le jour même de sa mort en octobre 1896, Bruckner lègue ici son véritable testament musical, l’œuvre étant la quintessence de tout ce qu’il avait composé auparavant. Plus que jamais, on doit se souvenir des mots de Paul-Gilbert Langevin pour qui «telle une ogive de cathédrale, monte vers la lumière la vaste mélodie» de la Neuvième symphonie («Bruckner», L’Age d’homme).


Paavo Järvi n’est pas un fervent brucknérien: à l’inverse de nombre de ses confrères (passés et actuels), il n’a que peu fréquenté l’œuvre du compositeur autrichien. Cela s’en ressent. Son interprétation se caractérise avant tout par sa lenteur. Même si Bruckner, il est vrai, ne doit pas être joué trop rapidement afin de parfaitement faire sonner ces longues envolées confiées aux cordes et ces vastes phrases musicales, on tombe ici dans l’excès inverse. Le premier mouvement (Feierlich, misterioso) dépasse ainsi les vingt-sept minutes! Or, inévitablement, ce que l’on gagne en longueur, on le perd en intensité. Les musiciens de l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort font ce qu’ils peuvent mais le discours musical s’enlise: l’emphase se mue en lourdeur et l’auditeur a hâte que cela finisse. Comme il se doit, le Scherzo est pris plus rapidement, sa durée étant relativement similaire à celle de la plupart des grandes versions disponibles. La violence que l’on serait en droit d’y attendre est malheureusement édulcorée ce qui, comme dans la coda du premier mouvement, amoindrit considérablement la force du propos. D’une tout autre nature, on doit également retrouver la force de la musique dans le troisième mouvement, (Adagio – Langsam, feierlich), traversé de bout en bout de tensions interminables où la lumière (et la paix intérieure) n’arrive qu’à l’extrême fin de l’œuvre. Même si l’on doit souligner la grande qualité de l’orchestre (notamment chez les cordes), le propos tourne assez rapidement à vide, les phrases s’enchaînant sans que l’on entrevoie la moindre progression. Paavo Järvi conduit avec une régularité implacable une partition où le mystère, le rubato et, pour tout dire, l’inspiration font constamment défaut: la discographie de référence demeure, plus que jamais, inchangée.


Le site de Paavo Järvi


Sébastien Gauthier

 

 

 

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