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07/17/2010
Aubert Lemeland : Symphonie n°6, opus 130 « Les Eléments » – Time Landscapes, opus 153 – Mémorial, opus 158 « Dieppe, 19-08-1942 » – Concert nocturne, opus 137 (*)
Carole Farley (soprano), Sabine Chefson (harpe), Staatsorchester Rheinische Philharmonie, José Serebrier (direction), Ensemble instrumental de Grenoble, Marc Tardue (direction) (*)
Enregistré à Coblence et Grenoble (juillet et novembre 1995) – 60’25
Skarbo DSK 3104 (distribué par Intégral)





Skarbo défend Aubert Lemeland (né en 1935) comme le prouve la discographie reproduite dans la notice rédigée en français, anglais et allemand (voir également ici). Le copieux catalogue comporte pas moins de quatorze symphonies. Achevée en un peu moins de trois mois, la Sixième (1987), commandée par Michel Plasson et créée par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse dirigé par Hubert Borgel, se subdivise en trois mouvements et possède un sous-titre, « Les Eléments », que l’auteur n’explicite par dans sa brève présentation : langage harmonique peu original – le dernier mouvement semble un mélange de Sibelius et Roussel – mais coloré et aux idées claires. Difficile d’ignorer la scansion quasi permanente exercée par les timbales et de rester insensible aux thèmes ainsi qu’à la qualité de l’orchestration, rutilante et valorisée par l’Orchestre d’Etat de la Philharmonie rhénane conduit par José Serebrier.


Carole Farley chante les tout aussi intéressants Time Landscapes, huit mélodies pour soprano et orchestre inspirées de poésies chinoises traditionnelles mais sans emprunt manifeste à la musique traditionnelle de ce pays ; le compositeur y démontre le solide métier avec lequel il traite la voix. Les deux autres œuvres enregistrées s’avèrent de moindre portée. Dans son Mémorial (1993), Lemeland rend un hommage pudique aux victimes du raid anglo-canadien sur Dieppe en 1942 et souhaite évoquer « le ressac des vagues venant mourir sur la ligne des galets gris de la plage de Dieppe parmi les débris d’une armada défaite ». La Seconde Guerre mondiale le marqua durant son enfance, ce qui se traduit dans sa musique (American War Requiem, Songs of Dead Soldiers, Ballades of Soldiers). Exécuté quant à lui par Sabine Chefson et l’Ensemble instrumental de Grenoble sous la direction de Marc Tardue, autres avocats du compositeur, le Concert nocturne (1988) pour harpe et orchestre à cordes rend hommage à Martine Géliot, disparue en 1988 et qui fut harpiste de l’Ensemble de chambre français, dont Lemeland était le directeur musical. Certains qualifieront cette musique de passéiste mais elle est de toute évidence de belle facture et s’écoute avec intérêt.


Sébastien Foucart

 

 

 

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