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05/25/2010
«György Ligeti. Works»
György Ligeti : Le Grand Macabre (version de 1997) (a) – Quatuors à cordes n° 1 «Métamorphoses nocturnes» et 2 (b) – Hommage à Hilding Rosenberg (c) – Baladă şi joc (d) – Andante and Allegretto (e) – Sonate pour alto (f) – Trio pour violon, cor et piano (g) – Dix pièces pour quintette à vents (h) – Six bagatelles pour quintette à vents (h) – Quinze études pour piano (i) – Etudes n° 7, 9, 10, 11, 13 et 14 (adaptation pour piano mécanique) (j) – Musica ricercata (k, n) – Invention (m, n) – Cinq pièces pour piano à quatre mains (o) – Haróm Iakodalmi tánc, trois danses de mariage (o) – Sonatina (o) – Trois pièces pour deux pianos (o) – Allegro (o) – Capriccios n° 1 et 2 (m) (n) – Passacaglia ungherese (l) – Hungarian Rock (l, n) – Continuum (l, n, j) – Poème symphonique pour cent métronomes (p) – Deux études pour orgue (q) – Ricercare (q) – Volumina (q) – Aventures et Nouvelles Aventures (r) – Mysteries of the Macabre (arrangement Elgar Howarth) (s) – Der Sommer (t) – Három Weöres-dal (u) – Öt Arany-dal (u) – Négy Iakodalmi tánc (v) – Nonsense Madrigals (w) – Lux æterna (x) – Éjszaka (x) – Reggel (x) – Idegen földön (x) – Magány (x) – Két kánon (x) – Betlehemi királyok (x) – Bujdosó (x) – Lakodalmas (x) – Inaktelki nóták (x) – Mátraszentimrei dalok (x) – Pápainé (x) – Drei Phantasien nach Friedrich Hölderlin (x) – Magyar Etüdök (x) – Haj, ifjúság! (x) – Húsvét (x) – Hortobágy (x) – Magos kősziklának (x) – Kállai kettős (x)

Pierre-Laurent Aimard (g, i, k, o, u, v), Irina Kataeva (m, o, t) (piano), Elisabeth Chojnacka (l) (clavecin), Jürgen Hocker (piano mécanique) (j), Pierre Charial (n) (orgue de barbarie), Zsigmond Szathmáry (q) (orgue), Irvine Arditti (c, d), David Alberman (d), Saschko Gawriloff (g) (violon), Tabea Zimmermann (f) (alto), Rohan de Saram (c) (violoncelle), Quatuor Arditti (b, e), Marie-Luise Neunecker (g) (cor), London Winds (h), Françoise Terrioux (p) (métronomes), Phyllis Bryn-Johnson (r), Sibylle Ehlert (s), Christiane Oelze (t), Rosemary Hardy (u, v), Eva Wedin (v) (soprano), Rose Taylor (r), Malena Ernman (v) (mezzo-soprano), Omar Ebrahim (r) (baryton), Sibylle Ehlert (Venus, Gepopo), Laura Claycomb (Amanda), Charlotte Hellekant (Amando), Jard van Nes (Mescalina), Derek Lee Ragin (Prince Go-Go), Graham Clark (Piet the Pot ), Steven Cole (White Minister), Richard Stuart (Black Minister), Willard White (Nekrotzar), Frode Olsen (Astradamors), Martin Winkler (Ruffiack), Marc Campbell-Griffiths (Schobiack), Michael Lessiter (Schabernack) (a), London Sinfonietta Voices (a, x), The King’s Singers (w), Philharmonia Orchestra (a, r, s), Esa-Pekka Salonen (a, r, s), Terry Edwards (x) (direction)
Enregistré en public au Théâtre du Châtelet, Paris (5-13 février 1998 [a]) et en studio au Funkhaus de Cologne (31 octobre-2 novembre 1995 [j, n, p]), dans l’Evangelische Kirche d’Isselhorst (21-26 avril 1994 [x]), au Tonstudio de Sandhausen (20-22 novembre 1994 [f]), au Friedrich-Ebert-Halle de Harburg (24-27 février 1995 [m, o, l]), à la salle de musique de La-Chaux-de-Fonds (6-9 décembre 1995 [i, k] et 9-10 mai 1996 [g]), dans l’église Saint-Martin d’Olten (4-5 novembre 1995 [q]), à l’ORF Studio 3 de Salzburg (24 août 1996 [t]), au studio 2 de la Radio suédoise, Stockholm (27-28 août 1996 [u, v]), au Lyndhurst Hall de Hampstead (2-4 décembre 1995 [r, s]), au Henry Wood Hall (13-15 juillet 1994 [b, c, d, e]) et au Whitfield Street Studio (10-11 mars [h] et 12-15 octobre [w] 1995) de Londres – 604’
Un coffret de neuf disques Sony Classical 88697616412 – Notice de présentation en anglais et en allemand






Une anthologie de référence. Compilant des enregistrements supervisés par le compositeur en personne à la fin du siècle dernier (les sept volumes de la György Ligeti Edition et le double album du Grand Macabre), le coffret édité par Sony peut sans peine être qualifié d’anthologique. Une anthologie davantage qu’une somme, puisque certains chefs-d’œuvre – notamment symphoniques et concertants – font défaut. Mais une anthologie de référence tant la plupart des interprétations – à commencer par celles signées Esa-Pekka Salonen et Pierre-Laurent Aimard – sont installées pour longtemps au panthéon de la discographie de György Ligeti (1923-2006). Si l’on ajoute que ce coffret est vendu à prix doux et que les notices – remplies d’explications comme d’anecdotes (mais non traduites en français) – ont été rédigées par Ligeti lui-même, on comprend qu’il faut se précipiter sur cette aubaine.


Celui qui ne connaîtrait rien de l’œuvre génial du compositeur né en Transylvanie, qui traversa les drames du siècle et les évolutions du langage musical, doit s’attendre à un choc comparable à la découverte de Beethoven ou de Bartók. D’autant qu’y figurent – dans des interprétations exemplaires – tous les «tubes» de Ligeti, comme l’implacable Poème symphonique pour cent métronomes (1962), l’intimidant Volumina (1962), le ludique Hungarian Rock (1978), l’obsédant Continuum (1968) – exécuté à trois reprises dans le coffret (au clavecin, à l’orgue de barbarie et au piano mécanique) – ou le célèbre Lux æterna (1966).


Cette dernière pièce ne doit d’ailleurs pas occulter le reste de la production vocale – notamment a cappella – qui couvre les diverses périodes créatrices du compositeur hongrois, de l’immédiat après-guerre – avec des œuvres dont Ligeti expliquent qu’elles furent interdites par le régime communiste pour «adolescent recalcitrance» ou «excessive dissonance» – aux pièces «extremely constructivistic» – comme les Magyar Etüdök (1983) – voire «onomatopoetic» – à l’image des Fantaisies d’après Hölderlin (1982) et des Nonsense Madrigals (1988-1993). London Sinfonietta Voices et King’s Singers en offrent des interprétations génialement possédées. En matière d’onomatopées musicales, rien n’égale néanmoins les décapantes Aventures et Nouvelles Aventures (1962-1965) de Salonen et son exceptionnel trio de chanteurs (dominé par le truculent Omar Ebrahim), complémentaires de celles de Pierre Boulez chez DG.


Dans la catégorie des «chefs-d’œuvre», on rangera également les Etudes pour piano (1985-1995) et les Quatuors à cordes. Si Pierre-Laurent Aimard semble vraiment inapprochable dans les Etudes, la discographie des Quatuors offre davantage de variété. Ainsi, l’interprétation des deux Quatuors par les Arditti, enregistrée en 1994 après avoir été patiemment mûrie depuis leur enregistrement de 1978 pour Wergo, est assez complémentaire des autres références: à la fois moins brutalement angoissée que les Hagen (DG) et plus violemment torturée que les Artemis (Virgin) dans le Premier (1954); parvenant dans le Second (1968) au même résultat que les LaSalle – auteurs d’un enregistrement historique pour DG en 1969 – mais par des chemins différents, d’une virtuosité plus jusqu’au-boutiste.


Enfin, on se permettra d’être bref pour décrire la version définitive du Grand Macabre (1977-1997), déjà relatée dans ces colonnes lors de la parution des disques (lire ici) comme de la création parisienne de la production captée par Sony (lire ici) et transcendée par le sorcier Salonen, qui offre à la rayonnante Sibylle Ehlert le rôle de sa vie.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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