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05/03/2010
Gustav Mahler : Symphonie n° 3 en ré mineur

Marjana Lipovsek (contralto), Wiener Sängerknaben, Gerald Wirth (chef de chœur), Frauenchor des Wiener Singvereins, Johannes Prinz (chef de chœur), Christian Böld (posthorn solo), Markus Wolf (violon solo), Bayerisches Staatsorchester, Zubin Mehta (direction)
Enregistré en concert au Musikverein (Vienne), 16 septembre 2004 – 99’23
Deux disques Farao Classics B 108 046 – Notice trilingue (allemand, anglais et français) de Felix Gargerle sur la tournée européenne de l’orchestre et notice sur l’œuvre (en allemand) de Hanspeter Krellmann





Œuvre démentielle par ses dimensions autant que par la finalité poursuivie, la Troisième symphonie de Gustav Mahler (1860-1911) est esquissée au début de l’été 1895 alors que le compositeur séjourne une fois encore à Steinbach am Attersee mais, une fois encore de longue haleine, le travail ne reprendra de façon significative qu’à l’été 1896. Après la création de son deuxième mouvement sous la baguette de Nikisch (en novembre 1896) puis des deuxième, troisième et sixième mouvements sous la direction de Weingartner en mars 1897, c’est finalement Mahler lui-même qui crée la symphonie dans son intégralité le 9 juin 1902 (il dirige alors l’orchestre de Cologne et la soliste est la contralto Luise Geller-Wolter). Triomphe de la part du public qui, visiblement, fut profondément marqué par le dernier mouvement, vaste fresque sonore illustrant « ce que me conte l’Amour ».


Ces deux disques portent à trois le nombre de versions de cette symphonie officiellement gravées par Zubin Mehta, lui qui l’a déjà enregistrée avec succès à la tête de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles (avec Maureen Forrester en soliste, Decca) puis de l’Orchestre philharmonique d’Israël (avec Florence Quivar, Sony). Cette captation, effectuée en concert dans la magnifique salle du Musikverein de Vienne, est parfaitement illustrative des tendances du chef indien depuis plusieurs années qui, selon les soirs, peuvent donner des merveilles ou conduire au naufrage. Un goût marqué pour la grandiloquence et l’empâtement au détriment des subtilités de la partition peuvent parfois passer : ce ne peut en aucun cas être le cas dans Mahler, qui plus est dans cette symphonie aux mille facettes pour laquelle le chef doit développer une véritable vision. Or, on se demande à maintes reprises où sont les lignes de force, les grands axes de l’œuvre : on a trop souvent l’impression que Mehta traite chaque mouvement à part, sans prendre en considération l’immense architecture à laquelle chacun d’entre eux renvoie et participe. Dans le dernier mouvement, il n’évite pas davantage cet écueil même si c’est certainement celui qu’il dirige le mieux, conduisant doucement puis avec une emphase qui n’est pas pour autant hors sujet l’orchestre vers l’apothéose finale qui avait tant séduit les auditeurs lors de la création de l’œuvre. De façon générale, on ne peut que regretter une interprétation si lisse et si sage alors que chaque mouvement bénéficie d’une dynamique qui lui est propre et qui recèle quantité de surprises : ici, le parcours s’avère parfaitement balisé – il suffit d’écouter la fin du troisième mouvement – et la direction de Zubin Mehta suscite souvent l’ennui, quand il ne s’agit pas d’indifférence


Comme on pouvait s’y attendre, l’orchestre s’avère excellent en dépit du jeu souvent prosaïque du premier violon solo. On soulignera tout particulièrement la prestation du posthorn solo de Christian Böld dans le troisième mouvement, de la petite harmonie, pourtant sollicitée sans relâche (mais quel hautbois ! quel pupitre de clarinettes !) et de cuivres flamboyants qui contribuent ardemment à illustrer ce festival sonore. En revanche, on ne peut qu’être désappointé en entendant Marjana Lipovsek dont la voix a perdu toute sûreté et toute tenue, les aigus finissant systématiquement par tomber dans une gorge étriquée et méconnaissable. Quant aux deux chœurs, les Wiener Sängerknaben et les femmes du prestigieux Wiener Singverein, ils sont irréprochables.


Les atouts de cette version existent mais, faute de conception et de pugnacité, on en restera sans peine aux versions superlatives de Bernstein (chez Deutsche Grammophon avec New York) et, surtout, de Haitink, souverain dans chacune de ses gravures, dominées peut-être par celle avec l’Orchestre philharmonique de Berlin (Philips).


Le site de l’Orchestre d’Etat de Bavière
Le site de Zubin Mehta


Sébastien Gauthier

 

 

 

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