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04/27/2010
Jean Sibelius : Les sept symphonies – Kullervo, opus 7

Monica Groop (mezzo), Peter Mattei (baryton), London Symphony Chorus, Joseph Cullen (chef de chœur), London Symphony Orchestra, Colin Davis (direction)
Enregistré en public à Londres (28-29 septembre 2002 [Sixième], 24-25 septembre 2003 [Septième], 1er-2 octobre 2003 [Troisième], 10-11 décembre 2003 [Cinquième], 18 septembre et 9 octobre 2005 [Kullervo], 23-24 septembre 2006 [Première], 27-28 septembre 2006 [Deuxième], 29 juin et 2 juillet 2008 [Quatrième]) – 305’19
Coffret de quatre disques LSO Live LSO0191 (distribué par Harmonia mundi)





Ce coffret de quatre disques au minutage généreux rassemble les Symphonies de Sibelius prises sur le vif entre 2002 et 2008 avec l’Orchestre symphonique de Londres et Colin Davis (principal conductor puis, à partir de 2007, president), précédemment parues séparément (dans des couplages différents). Comme souvent chez LSO Live, le chef anglais prend le risque de revenir à un compositeur qui lui est cher mais qu’il a déjà remarquablement enregistré dans le passé, en l’occurrence à la tête de l’Orchestre symphonique de Boston voici plus de trente ans (Philips) et... du même LSO entre 1992 et 1994 (RCA).


Mais cette intégrale ne le cède en rien quant à l’hédonisme et à la splendeur sonore, grâce à un orchestre d’un pays de vieille tradition sibélienne et dont la réputation de professionnalisme tout-terrain n’est décidément pas usurpée. A 80 ans passés, Davis mène à bien cette entreprise avec une fougue et une expansivité romantique qui s’expriment le mieux dans la Première (1899) et la Deuxième (1902). De façon plus inattendue, la Troisième (1907) ne marque aucune rupture et demeure dans le même esprit, évoquant même peut-être quelque pompe elgarienne, comme dans la Cinquième (1919). Plus instinctif que soucieux de mettre en valeur le caractère à la fois organique et minéral de cette musique, sir Colin, dont les grognements et encouragements sont parfois nettement audibles, tend à rester à la surface des choses et se fait plaisir, mais sans tomber dans le mauvais goût, ni s’endormir, bénéficiant toujours de l’élan et du frémissement qu’offrent le concert public, sinon dans une décevante Septième (1924), qui peine à décoller.


N’exaltant pas en Sibelius le créateur profondément original et novateur, il trouve donc ses limites dans la déroutante Quatrième (1911) et, à un moindre degré, dans l’énigmatique Sixième (1923), dont une interprétation plus somptueuse, radieuse et dynamique que sauvage ou rugueuse émousse quelque peu la portée. Si cette intégrale n’est entourée d’aucune des nombreuses pages de plus brèves dimensions qui entourent la composition des Symphonies, d’En Saga à Tapiola, elle est en revanche complétée par le vaste «poème symphonique» (avec deux solistes et chœur d’hommes) Kullervo (1892): le Chœur de l’Orchestre symphonique de Londres s’y illustre davantage que les autres protagonistes, y compris le baryton suédois Peter Mattei et la mezzo finlandaise Monica Groop.


Le travail de Davis trahit une personnalité moins forte et, surtout, dispense des saveurs moins corsées que celui de Bernstein, Berglund ou même Karajan, mais la sincérité de sa démarche et sa qualité instrumentale ménagent à cette publication à prix avantageux une place honorable dans une discographie sibélienne qui, pour s’être étoffée, n’est pas encore tout à fait pléthorique. Elle peut en outre faire valoir une présentation agréable et une notice satisfaisante (en anglais, français et allemand) adoptant le parti pris d’une analyse symphonie par symphonie plutôt que de tenter une approche synthétique, illustrée de cinq portraits du chef (mais d’aucun du compositeur) et complétée du texte chanté de Kullervo (traduit seulement en anglais).


Simon Corley

 

 

 

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