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02/21/2010
«Mevlana Rumi»
Ilyas Mirzayev : Ouverture «Yunus Emre» – Concerto pour flûte «De Mevlana à aujourd’hui» – Dede Efendi Gulnihal
Ekrem Zeki Ün : A la tombe de Yunus
Arif Melikov : Concertino pour flûte et orchestre à cordes

Sefika Kutluer (flûte), Orchestre des virtuoses de Prague, Oldrich Vlcek (direction)
Enregistré à Prague (juin 2008) – 54’13
Gallo 1266 (distribué par Intégral) – Notice en anglais





Sur le boîtier figure le beau visage lisse de la flûtiste turque Sefika Kutluer, ressemblant à une vierge du Pérugin, entre son nom, le titre de l’album, «Mevlana Rumi», nom du philosophe persan inspirateur de la pensée soufie (1207-1273) et le nom de l’orchestre tchèque, l’Orchestre des virtuoses de Prague, qui accompagne la soliste, le tout écrit avec moult pleins et déliés et, en fondu, évidemment, un derviche tourneur. Rien n’est bien authentique mais cela reflète assez bien le contenu sonore du disque.


La flûtiste, au répertoire éclectique s’étendant, au disque, essentiellement chez le même éditeur, de Vivaldi au Tchèque Franz Krommer (1759-1831) en passant par Bach, Mozart et le tango, est indéniablement remarquable. Le son est ample et pur bien que nimbé dans un halo sirupeux dû à une curieuse prise de son mettant la flûte excessivement en avant dans une forte réverbération et à un orchestre aussi insignifiant qu’éloigné.


Il ne s’agit pas d’arrangements de quelque valse à la manière d’un André Rieu mais de pages inspirées par la pensée et la musique soufies, notamment de thèmes d’Ismail Dede Elendi (1782-1846). Le résultat est un peu le même. Tout est rose, naïf, lascif et d’un goût douteux. Le nay et les percussions traditionnelles, si remarquablement utilisées par Jordi Savall et ses amis turcs dans un récent album consacré aux musiques de l’Empire ottoman (Alia Vox), sont écartés au profit d’une instrumentation européenne classique des plus banales. L’austérité et la simplicité des mélopées soufies s’y trouvent transformées par des compositeurs contemporains – Mirzayev (Turc), Ün (Turc) et Melikov (Azerbaïdjanais) sont nés respectivement en 1961, 1910 et 1933 – dans des mélodies orientalisantes bien mièvres et même des valses (dans le concerto De Mevlana à aujourd’hui ou dans Dede Efendi Gulnihal), entre des roulements de caisse et emballements orchestraux patauds. On sera plus sensible simplement, au milieu de tant d’eaux tièdes, aux pages plus sobres inspirées de la tombe de Yunus Emre (1238-1321), célèbre poète et mystique musulman, plus décalées, Syrinx étant probablement passé par là après avoir rencontré Debussy. On ne s’en étonnera pas après avoir appris que l’auteur, Ethem Zeki Ün, fut élève à l’Ecole normale de musique, à l’époque de Georges Enesco, Georges Dandelot et Jacques Thibaud.


Le site de Sefika Kutluer


Stéphane Guy

 

 

 

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