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01/30/2010
Gabriel Fauré : Nocturnes
Laurent Wagschal (piano)
Enregistré à Wichelen, Belgique (2008) – 78’
UT3 Records UT3-015 (distribué par Intégral)





L’approche de la musique pour piano de Fauré n’est pas des plus faciles, ni pour l’interprète ni a fortiori pour l’auditeur. D’où la tentation fréquente d’une lecture la plus amène possible, qui fait la part belle aux sonorités attirantes et aux phrasés souples. Une conception sociable, pour une musique volontiers séductrice et chopinienne, mais qui deviendra plus âpre, voire puissamment originale et intériorisée dans les œuvres de maturité. Somme toute une affaire d’arbitrages, à rendre pièce par pièce, d’où l’avantage pris d’emblée par des pianistes capables de changer de timbre et de caractère quasiment à vue, qualités évidentes d’un Perlemuter, d’un Collard, d’un Pennetier, d’un Kun Woo Paik… Ce qui ne disqualifie pas pour autant des approches d’emblée plus abruptes, mais de haut vol, telles celles d’une Yvonne Lefébure ou d’un Jean Hubeau, non moins indispensables dans un paysage discographique en définitive plus riche qu’il n’y paraît.


Pour cette intégrale des Nocturnes, Laurent Wagschal a choisi apparemment la seconde voie. Dès la première page du Premier le ton est donné : une sonorité peu enrobée et des phrasés plutôt droits, accords verticaux donnant une sensation d’avancée davantage par la relance de l’allant global que par de subtils décalages des mains. Les traits de virtuosité qui suivent sont asséchés, enrichis de peu de pédale, pour une lecture claire dont le romantisme est cependant préservé par ici ou là quelques prises de liberté très circonscrites mais utiles. Paradoxalement, alors que l’on attendrait d’une telle rigueur qu’elle soit davantage en phase avec les pièces tardives, on est un peu déçu par les ultimes Douzième et Treizième, qui paraissent manquer de sens architectural, peut-être parce que le toucher, toujours économe en couleurs, reste un peu trop au raz des notes. En particulier la partie centrale, rapide, du Treizième paraît dominée par la perception auditive du mécanisme digital, au détriment d’une atmosphère tempêtueuse qui ne captive plus. Un essai discographique courageux cependant, qui ose scruter la musique de Fauré en allant d’emblée à l’essentiel.


Laurent Barthel

 

 

 

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