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01/24/2010
« Allegro »
Johann Sebastian Bach: Concertos (extraits) – Inventions et Sinfonias – Préludes et Fugues

Cyprien Katsaris (piano), Südwestdeutsches Kammerorchester Pforzheim, Sebastian Tewinkel (direction)
Enregistré à Sandhausen (2000 et 2005) – 44’27
Piano 21 KR 622 (distribué par Intégral)






En signant la bande-son d’un film, « Allegro », passé un peu inaperçu, Cyprien Katsaris nous offre un très joli récital Bach. Ce pianiste franco-chypriote n’a été soutenu par les majors du disque que de manière épisodique, à tel point qu’il a fini par créer son propre label, Piano 21, pour diffuser ses enregistrements, souvent réalisés en concert. Une oreille attentive reconnaît chez lui un jeu pianistique d’une rare virtuosité, capable de magnifiques raffinements, non exempt de maniérismes au goût parfois discutable, dans la lignée de ces magiciens du clavier suscitant les polémiques, comme Horowitz autrefois, et plus récemment Mikhaïl Pletnev ou Lang Lang.


La production cinématographique a offert à Katsaris un écrin digne de son talent, avec une remarquable prise de son, et pour les trois première plages de ce disque, un excellent orchestre de chambre, qui remplit un bel espace avec un grave chaleureux. L’Allegro du Concerto en ré mineur BWV 1052 sonne de manière carrée, vigoureuse, vindicative et enflammée même, rivalisant avec les récentes et très médiatisées prestations d’Hélène Grimaud ou David Fray. Le Largo du Concerto en fa mineur BWV 1056 déploie un chant émouvant, admirablement délicat et nuancé, comme l’Adagio du Concerto en ré majeur (transcription du Concerto pour violon en mi majeur). La transcription par Bach pour clavier solo du célèbre Adagio du Concerto pour hautbois de Marcello s’avère d’une poésie miraculeuse, comme l’Aria des Variations Goldberg. On remarquera les nuances audacieuses sur chaque changement harmonique du Prélude en ut mineur du premier livre du Clavier bien tempéré, alternant attaques clavecinistiques et timbre feutré, comme les doigts ailés et la subtilité dans du Prélude en ut dièse majeur du même recueil. Quelques Inventions et Sinfonias charment par leur imagination et leur poésie, et l’immense Fugue en ut dièse mineur BWV 853 par sa désolation grandiose.


Le seul reproche que l’on puisse faire à ce programme est sa brièveté (44 minutes !) et son aspect disparate, surtout d’avoir un seul mouvement de trois concertos différents. Mais il ne faut pas bouder l’occasion de se laisser griser par le jeu séduisant de Cyprien Katsaris, car les chances qu’un grand label lui offre d’enregistrer un programme plus consistant dans de bonnes conditions semblent hélas bien maigres en ces temps de disette.


Philippe van den Bosch

 

 

 

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