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01/06/2010
Johann Sebastian Bach : Magnificat en ré majeur, BWV 243 – Fuga sopra il Magnificat, BWV 733 – Messe en sol mineur, BWV 235 – Präludium und Fuga en sol majeur, BWV 541
DVD sur les coulisses de l’enregistrement du Magnificat

Maria Keohane, Anna Zander (sopranos), Carlos Mena (alto), Hans-Jörg Mammel (tenor), Stephan MacLeod (baryton-basse), Francis Jacob (orgue), Ricercar Consort, Philippe Pierlot (direction), Pierre-Hubert Martin (réalisation)
Enregistré en l’église Saint Jean l’Evangéliste de Beaufays [Magnificat, Messe] et en l’église du Bouclier de Strasbourg [pièces pour orgue] (avril 2009) – 65’ + 43’24 (DVD)
Mirare MIR 102 (distribué par Harmonia mundi) – Traduction des textes chantés et notice trilingue (français, anglais, allemand) de Gilles Cantagrel






On ne présente plus le Magnificat de Johann Sebastian Bach (1685-1750), devenu depuis longtemps une de ses œuvres les plus connues. Créé fin 1728 (mais la date exacte demeure sujet à débats et à épineuses controverses), sa composition se serait étalée sur l’ensemble de l’année 1728 avant que Bach ne travaille de nouveau la partition dans les années qui suivirent. Si on connaît la partition, connaît-on pour autant la bonne manière de la jouer? En effet, l’interprétation requérant une grande dextérité de la part des chœurs, certains musicologues ont estimé que chaque partie devait être tenue par un seul chanteur, celui-ci parvenant selon eux à faire seul ce qu’un groupe ne pourrait réussir… Pour ne citer qu’un exemple parmi d’autres, on a ainsi pu écouter la récente version de Paul McCreesh chez Archiv Produktion qui, tout en étant recommandable dans ses grandes lignes, s’avérait globalement trop rapide et manquait à plus d’un endroit de gravité. Ici, Philippe Pierlot réussit une magnifique gravure en prenant son temps dans les passages qui le nécessitent («Et exultavit» ou «Sicut locutus est») et en dirigeant par ailleurs de manière alerte un superbe ensemble. Les cinq solistes sont tous excellents, mention particulière à Stephan MacLeod dont on ne cesse, au fil des enregistrements, d’admirer l’intelligence du verbe et la chaleur de la voix. L’orchestre est vif, bondissant, conduit avec tact par Pierlot qui donne ici, sans aucun doute, l’enregistrement de référence du Magnificat dans sa version avec «chœurs réduits à une voix par partie».


La seconde œuvre vocale au programme de ce disque n’est autre que la Messe BWV 235, qui fait partie d’un ensemble de quatre messes dont le matériau de base résulte en partie de la reprise de certaines cantates déjà composées par le Cantor. Ainsi, la présente messe s’inspire en grande partie de la Cantate BWV 72 «Alles nur nach Gottes Willen», de la Cantate BWV 102 «Herr, deine Augen sehen nach dem Glauben!» et, surtout, de la Cantate BWV 187 «Es wartet alles auf dich» puisque les numéros 1, 3, 4 et 5 de cette dernière sont respectivement devenus les numéros 6, 4, 3 et 5 de la messe. Philippe Pierlot, qui avait déjà gravé la Messe en la majeur BWV 234 en octobre 2006, nous donne ici une splendide version de sa sœur cadette. Abordant le premier chœur avec retenue dans le tempo (un peu trop peut-être…), il frappe l’auditeur par l’équilibre instauré entre l’orchestre et les chanteurs puisque, là encore, chaque partie du chœur est tenue par une seule voix. Si l’interprétation est superbe, on peut néanmoins préférer justement un chœur cette fois-ci étoffé comme ont pu y avoir recours diverses versions existantes – mais cela reste affaire de goût. Le «Gloria» est conduit avec beaucoup de finesse, l’énergie qui en ressort étant renforcée par la légèreté instrumentale (on mentionnera notamment d’excellents hautbois!). Enfin, on se doit également de souligner la beauté du «Qui tollis» où brille une nouvelle fois Hans-Jörg Mammel, au timbre ô combien généreux.


Ces deux œuvres vocales sont complétées par deux œuvres instrumentales, toutes deux destinées à l’orgue. Ainsi que l’explique savamment Gilles Cantagrel dans sa notice, la Fuga sopra il Magnificat s’intitule très exactement Meine Seele erhebt den Herren Fuga sopra il Magnificat («Mon âme glorifie le Seigneur») et joue sur la superposition de deux voix, la seconde étant plus particulièrement un hommage direct au Magnificat. Quant à la pièce Präludium und Fuga, elle traduit l’influence italienne, et notamment celle d’Antonio Vivaldi (1678-1741), sur l’œuvre de Bach qui, en plus d’une occasion, s’en inspira très fortement. Francis Jacob joue ces deux morceaux avec une forte implication, bénéficiant pour ce faire des superbes orgues de l’église réformée du Bouclier de Strasbourg.


Le DVD que comprend le présent coffret est, quant à lui, intégralement consacré à l’enregistrement du Magnificat de Johann Sebastian Bach. Les images, filmées avec beaucoup de souplesse par la caméra, alternent ainsi l’enregistrement proprement dit (côté scène et côté coulisses) et les extraits d’un concert où l’œuvre est donnée. A l’image de Maud Gari, codirectrice artistique de l’enregistrement (avec René Martin), qui n’hésite pas à faire reprendre un passage à plusieurs reprises pour parvenir au résultat qui lui semble idéal, on ne peut que saluer ce nouvel opus de l’éditeur Mirare et se réjouir de sa persévérance dans l’excellence.


Le site du Ricercar Consort
Le site de Maria Keohane
Le site d’Anna Zander
Le site de Hans-Jörg Mammel


Sébastien Gauthier

 

 

 

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