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12/31/2009
«Brésil 1900»
Pattàpio Silva : Evocaçao (romance élégiaque), opus 1 – Serata d’Amore, opus 2 –Margarida (mazurka), opus 3 – Primeiro Amor (valse), opus 4 – Sonho (romance fantaisie), opus 5 – Oriental (pièce caractéristique), opus 6 – Idyllio, opus 7 – Zinha (polka), opus 8 – Amor perdido, opus 9
Mathieu-André Reichert : Tarentelle, opus 3 – La Sensitive, opus 8 – Souvenir du Para, opus 10 – Rondo Caracteristico, opus 14
Joaquim Antonio da Silva Callado Junior : Lundu Caracteristico

Jean-Louis Beaumadier (piccolo), Maria José Carrasqueira (piano)
Enregistré à Marseille (juillet 2007) – 63’35
Skarbo DSK 4092 (distribué par Intégral) – Notice de présentation en français et en anglais






Si on vous parle de musique brésilienne, il y a fort à parier que vous ne penserez ni à l’association du piccolo et du piano, ni à l’esprit de salon, ni même au Rio de Janeiro de la fin du XIXe siècle ! C’est tout le mérite de ce disque que de faire (re)vivre cette époque à travers de petites pièces – aussi fraîches que touchantes par leur simplicité inattendue – écrites par des compositeurs morts entre 1880 et 1907. On a plaisir à rendre hommage au piccolo coloré de Jean-Louis Beaumadier comme au piano fleuri de Maria José Carrasqueira pour leur initiative bienvenue. La pianiste, qui signe une intéressante et informative notice, rappelle que «la musique traditionnelle brésilienne est le résultat de siècles de syncrétisme et d’assimilation d’éléments culturels européens (portugais principalement), indiens indigènes et africains». Elle explique également comment les genres musicaux étrangers furent, au XIXe siècle, «brésilianisés par des musiciens locaux, qui les ont interprété avec les articulations, les inflexions mélodiques et les pulsations rythmiques conformes à leur tradition populaire: utilisation de syncopes, déplacement des accents et introduction de particularités idiomatiques du jeu et du chant brésilien».


En mélangeant neuf pièces de Pattàpio Silva (1881-1907), quatre de Mathieu-André Reichert (1830-1880) et une de Joaquim Antonio da Silva Callado (1848-1880), ce disque très bien construit, qui alterne habilement mélodies dansantes et moments méditatifs, construit un théâtre de salon où le piccolo – diva décapante à la voix tranchante et nette – semble chanter avec la conviction spontanée d’un oiseau tropical. Aucune métaphysique à rechercher: juste le plaisir de se laisser émouvoir par une musique qui assume avec charme et bonheur sa fonction décorative. Ainsi des ravissantes partitions – baignées d’insouciance joyeuse et de légèreté mélodique – de Pattàpio Silva, flûtiste de légende à la virtuosité de funambule, emporté par la diphtérie à l’âge de vingt-six ans. Ainsi également de l’écriture débordante de nostalgie plaintive de Mathieu-André Reichert, ce flûtiste belge amoureux du Brésil, qui préfigurerait presque le saudade dont la musique brésilienne du dernier demi-siècle est imprégnée. Partout, le son sifflant du piccolo est magnifié par la virtuosité d’uirapuru de Jean-Louis Beaumadier. Il y a donc fort à parier que ce disque, qui n’en dépareillera aucun autre, dépoussiérera votre discothèque d’un zest de fraîcheur primesautière.


Le catalogue de Skarbo


Gilles d’Heyres

 

 

 

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