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09/20/2009
Franz Liszt : La Danza (Tarantella napoletana) (extrait des «Soirées musicales d’après Rossini») –Funérailles (extrait des «Harmonies poétiques et religieuses») – Bagatelle sans tonalité, Méphisto-valse n°4b – Saint-François de Paule marchant sur les flots (extrait des «Légendes») – Consolations – Vallée d’Obermann (extrait des «Années de pèlerinage») –Nocturne n° 3 «Rêve d’amour» – Rhapsodie hongroise n° 2

Guillaume Coppola (piano)
Enregistré au conservatoire de musique d’Aulnay-sous-Bois (14-16 avril 2009) – 75’26
Calliope CAL 9412 (distribué par harmonia mundi) – Notice de présentation en français et en anglais






L’album s’intitule : «Un portrait ». On peut, en effet, l’ouvrir comme un portrait de Franz Liszt : on saluera, ce faisant, la pertinence du programme qui offre un riche panorama du style pianistique lisztien, alternant œuvres peu fréquentées et chefs-d’œuvre universels. L’interprète nous y invite d’ailleurs très explicitement : «Parmi les multiples facettes du personnage, j’ai choisi d’illustrer le voyageur (Années de Pèlerinage) et le passionné de littérature et de poésie (Vallée d’Obermann, inspirée par Senancour, et les Consolations par un recueil de poèmes éponyme de Sainte-Beuve), Liszt amoureux fervent (Rêve d’amour), Liszt humaniste (Funérailles), mais également le patriote (Rhapsodie hongroise), le visionnaire et homme de foi (Saint-François de Paule marchant sur les flots), également mystique et précurseur de la musique du XXe siècle (dernière Méphisto-valse: Bagatelle sans tonalité)».


Néanmoins, la cohérence d’une sélection pourtant éclectique convainc davantage que l’interprétation… et l’on peut tout aussi bien distinguer dans cet album le «portrait» de Guillaume Coppola lui-même. Le jeune interprète (né en 1979) y confirme le talent dont il fait preuve en concert (voir ici, ici et ici). Mais la surenchère interprétative à laquelle il se livre parfois a de quoi déconcerter, d’autant que la frappe manque souvent de profondeur et de poids pour marquer durablement l’esprit dans les pages les plus célèbres. Ainsi la Deuxième Rhapsodie hongroise agace-t-elle par le caractère iconoclaste de l’approche badine, reposant sur une rythmique et une articulation déroutantes : donnant l’impression de rechercher l’originalité à tout prix, le résultat flirte avec la sophistication. A l’inverse, on déplore, dans Saint-François de Paule marchant sur les flots, des gammes bien terre-à-terre et une facture scolaire qui laisse l’interprète à bonne distance des grands lisztiens. Le pianiste rencontre plus de succès dans Vallée d’Obermann, où les silences sont intelligemment habités. On relève également, dans Funérailles, l’originalité de la démarche : émouvante dans la sincérité de son engagement et la recherche d’une liberté de rythme ; dérangeante dans son indécision et la fluctuation d’un tempo qui heurte sans cesse la phrase musicale et n’évite malheureusement pas les chutes de tension et les passages à vide, notamment dans les moments les plus lyriques.


Quel plaisir, en revanche, d’entendre les Six Consolations les unes à la suite des autres, alliant intelligence et émotion, simplicité et raffinement, pages «curieusement délaissées par les pianistes» comme le souligne Georges Boyer dans la (très soignée) notice. Si La Danza et la Bagatelle sans tonalité fusent avec brio mais apparaissent presque superficielles de légèreté, l’interprétation du Troisième nocturne « Rêve d’amour » est touchante (bien que précipitée) et laisse transparaître un vrai sens du legato. Au total, ce disque fort bien édité dessine moins le portrait d’un pianiste lisztien que celui d’un interprète prometteur dont le talent reste en éclosion.


Le site de Guillaume Coppola


Gilles d’Heyres

 

 

 

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