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09/10/2009
Antonio Vivaldi : Concertos en la mineur RV 420, en do majeur RV 400, en do mineur RV 401, en mi majeur RV 408, en si mineur RV 424, en ré majeur RV 403 et en la mineur RV 418

Han-Na Chang (violoncelle), London Chamber Orchestra, Christopher Warren-Green (direction)
Enregistré aux studios Abbey Road de Londres (26-29 juin 2008) – 67’41
EMI Classics 50999 2 34791 0 4 – Notice trilingue (anglais - allemand - français) de Michael Talbot






Bien que mondialement connu pour ses concertos destinés au violon, Antonio Vivaldi (1678-1741) a été un compositeur prolixe, destinant ses œuvres instrumentales aussi bien à la flûte qu’au basson, à la trompette, au chalumeau ou au violoncelle. Outre ses concertos pour deux violoncelles ou ceux qui le font intervenir comme soliste aux côtés d’autres instruments, Vivaldi a composé 27 concertos pour violoncelle seul (qui portent les numéros RV 398 à RV 424). Bien que nous n’ayons pas de précisions sur les dates exactes de composition des sept concertos présentés ici, il est vraisemblable que Vivaldi les destinait aux jeunes filles de l’Ospedale della Pietà, institution dont il avait pris les rênes musicales dès le mois de septembre 1703.


Ce disque est l’occasion pour la jeune prodige coréenne Han-Na Chang d’effectuer ici sa première incursion discographique dans l’univers baroque en interprétant quelques concertos du Prêtre roux. Le premier d’entre aux (RV 420) est à l’image de ce que sont les suivants : un premier mouvement Andante lyrique, d’une grande profondeur, auquel succède un mouvement lent empreint de nostalgie avant de se conclure par un Allegro où le soliste peut étaler à loisir sa technique. Han-Na Chang se montre d’emblée à la hauteur des exigences de Vivaldi : la respiration de son interprétation offre un contraste d’autant plus saisissant avec les mouvements rapides dont on peut néanmoins regretter qu’ils soient appréhendés avec une certaine rudesse dans les attaques. Le Concerto RV 400 instaure quant à lui une atmosphère plus légère que le précédent. L’imagination de Vivaldi ressort une fois encore de quelques menus détails (l’accompagnement du violoncelle par l’orgue positif dans le Largo) qui justifient l’attachement que lui portait la Sérénissime. Jouant sur instrument moderne, Han-Na Chang use un peu trop du vibrato, notamment dans le deuxième mouvement, là où l’on aurait peut-être aimé davantage d’épure ; il n’en demeure pas moins que son interprétation s’avère tout à fait honorable. Exemple type du « concerto vivaldien », le Concerto RV 401 donne davantage de poids à l’accompagnement orchestral où le rythme (à contretemps) est haletant et le son explosif.


Or, si tous les éléments propres aux œuvres orchestrales de Vivaldi sont là, l’esprit l’est-il pour autant ? Si l’Orchestre de chambre de Londres cherche à alléger le discours et à faire figure de véritable partenaire pour le soliste, il n’en demeure pas moins que la fréquente brusquerie du phrasé et la cadence imposée ne doivent pas pour autant faire figure de caractéristiques de l’interprétation baroque ! Ainsi, si Christopher Warren-Green n’hésite pas à « cravacher » son orchestre, force est de constater qu’il perd en imagination ce qu’il gagne en précipitation : de ce fait, le Concerto RV 408 tourne quelque peu à vide, étant entendu que l’Allegro non molto ne figure certes pas parmi les pages les plus inspirées du compositeur vénitien. Peut-être le plus connu des sept concertos présentés dans ce disque, le Concerto RV 424 souffre quant à lui de la comparaison avec d’autres interprétations, notamment celle d’Anner Bylsma (accompagné par l’ensemble Tafelmusik chez Sony). Han-Na Chang fait preuve d’un très grand volontarisme dans les deux mouvements rapides (on soulignera tout particulièrement l’excellence de l’Allegro) mais se montre beaucoup plus neutre, voire terne, dans le mouvement lent alors que son confrère néerlandais savait y instiller une fragilité extrêmement touchante. Si le Concerto RV 403 n’appelle aucun commentaire particulier, on doit, en revanche, insister sur la très belle interprétation du Concerto RV 418 qui culmine dans un magnifique Largo.


Cette première incursion de Han-Na Chang dans l’univers d’Antonio Vivaldi s’avère donc en demi-teinte : nul doute que le temps et la maturité l’aideront à aller au-delà des notes et à davantage privilégier l’évidence de cette musique.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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