About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

03/23/2009
Tomaso Albinoni : Sinfonie, opus 2 : Sonatas n° 1 en sol majeur, n° 2 en do majeur, n° 3 en la majeur, n° 4 en do mineur, n° 5 en sol majeur et n° 6 en sol mineur

Ensemble 415, Chiara Banchini (violon solo et direction)
Enregistré à l’Eglise évangélique allemande de Paris, IXe arrondissement (26-30 mai 2008) – 54’11
Zigzag Territoires ZZT090202 (distribué par Harmonia Mundi) – Notice bilingue (français et anglais) d’Olivier Fourès






Le saviez-vous ? Tomaso Albinoni (1671-1751) n’a pas composé qu’un Adagio (dont la paternité ne lui revient d’ailleurs même pas)… Il a, en effet, d’autres œuvres dans son escarcelle : prolifique à l’instar de la plupart de ses coreligionnaires de l’époque, on lui attribue pas moins de 80 opéras, plusieurs cantates, concertos (notamment les Opus 7 et Opus 9 destinés au hautbois) et sonates. Artiste très actif donc, alors qu’Albinoni, héritier d’une riche famille vénitienne de marchands de papier, aurait pu se permettre de vivre sans prendre la peine de travailler. C’est peut-être notamment pour cette raison que ses compositions, parmi celles qui nous sont parvenues, ne brillent pas fatalement par une grande recherche mélodique ou rythmique. Pourtant, Chiara Banchini ne s’est pas arrêtée à ces éventuels a priori : elle a eu raison. A l’aide de son splendide orchestre, l’Ensemble 415 (dont on n’entend ici que deux violons, deux altos, un violoncelle, une contrebasse, un théorbe et un clavecin), elle livre une lecture aussi fine qu’intéressante de diverses sonates.


La délicatesse est évidemment le maître mot de ce disque. A son écoute, l’esprit de l’auditeur quitte immédiatement la Venise opulente et tourbillonnante de Vivaldi pour davantage se réfugier dans les salons délicats de quelque palais où dames et petits marquis conversent dans un monde préservé des troubles de la vile multitude... Ainsi, la Sonata n° 2 en do majeur débute par un splendide premier mouvement où le léger rythme de sicilienne se double des accents tristes du théorbe d’Evangelina Mascardi, donnant ainsi à la pièce un caractère champêtre autant que douloureux. La Sonata n° 6 en sol mineur confie, quant à elle, le premier rôle au violon solo de Chiara Banchini : là encore, bien que les reprises soient nombreuses, comme tel est souvent le cas dans les œuvres baroques, le jeu des nuances (dans le premier mouvement), la fugue établie entre les différentes cordes dans l’Allegro suivant ainsi que dans le quatrième mouvement (de nouveau un Allegro) donnent à la partition une variété qui n’allait pas forcément de soi.


Hormis quelques-uns comme Vivaldi qui réussirent sans peine à développer un style qui leur était propre, nombre de compositeurs italiens de cette époque furent durablement influencés par Arcangelo Corelli (1653-1713) : ainsi Geminiani, Gasparini ou, en l’occurrence, Albinoni. Cette inspiration se retrouve dans la Sonata n° 4 en do mineur et surtout dans le premier mouvement de la Sonata n° 5 en si bémol majeur, aux accents typiques de certains concertos grosso de son illustre prédécesseur. Les musiciens de l’Ensemble 415 prouvent, s’il en était besoin, leurs profondes affinités avec ce répertoire : il suffit d’écouter, exemple parmi tant d’autres, le très beau dialogue entre un violon et un alto au début de l’Allegro de la Sonata n° 3 en la majeur où les archets esquissent à peine l’atmosphère voulue par le compositeur, de peur de troubler un équilibre finement trouvé.


Un très beau disque donc, permettant de s’éloigner du monde réel le temps de son écoute, dont on regrettera néanmoins la brièveté et le relatif manque de contenu de la notice d’accompagnement.


Le site de l’Ensemble 415


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com