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03/20/2009
Carl Orff : Carmina burana (transcription Eric Chumachenco)

Eric Chumachenco (piano)
Enregistré à Salzbourg (3-5 février 1992) – 46’56
Wergo WER 6217-2 (distribué par DistrArt)






Il existe certes déjà des Carmina burana (1936) une version assez usuelle où deux pianos remplacent l’orchestre, mais le défi que s’est lancé Eric Chumachenco (né en 1964) est tout autre: réduire non seulement l’orchestre mais aussi les voix (chœur et solistes) à un seul piano. Le pianiste suisse indique avoir eu cette idée en faisant répéter l’œuvre et a édité son travail chez Schott, avant de l’enregistrer lui-même pour Wergo. Une telle entreprise a de quoi intriguer, mais la notice (en allemand et en anglais) s’attache légitimement à démontrer que cette transcription ne constitue pas une pure curiosité.


D’un point de vue purement factuel, on pourra d’emblée constater qu’elle dure moins longtemps que la partition originale. La différence tient à ce que certains numéros gagnent à être joués plus vite au piano qu’à l’orchestre, qui peut tenir les notes plus facilement. Mais elle s’explique aussi par le fait que Chumachenco réduit parfois le nombre de couplets de trois à deux («Fortune plango vulnera», «Veris leta facies», «Omnia sol temperat», «Ecce gratum», «Chramer, gip die varwe mir»), voire de cinq à trois («Tempus est iocundum»). Ce souci d’éviter toute monotonie n’est toutefois pas appliqué de façon systématique, puisque «Olim lacus colueram», «Dies, nox et omnia» et «Circa mea pectora» conservent l’intégralité de leurs couplets.


Mais c’est surtout d’un point de vue esthétique que se situe l’apport de cette transcription: comment Orff allait-il sonner sans la spécificité de son orchestre, où les percussions prennent le pas sur les cordes, traitées de façon on ne peut plus antiromantique? Privée de cette signature instrumentale, la musique ne peut dissimuler certaines de ses sources d’inspiration, en particulier Hindemith pour l’harmonie et Stravinski pour le rythme. Ensuite, bien évidemment, d’un numéro à l’autre, quel que le soit le talent du transcripteur et de l’interprète, le piano est plus («Tanz», «Veni, veni, venias») ou moins («Were diu werlt alle min») approprié à un tel exercice.


Simon Corley

 

 

 

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