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01/14/2009
César Franck : Quintette pour piano et cordes (*)
Gabriel Fauré : Quatuor avec piano n° 1, opus 15

Clifford Curzon (*), Jesus Maria Sanroma (piano), Quatuor de Budapest: Joseph Roisman, Alexander Schneider (violon), Boris Kroyt (alto), Mischa Schneider (violoncelle)
Enregistré à la Library of Congress de Washington (18 décembre 1956* et 31 octobre 1957) – 63’20
Urania URN 22.355 (distribué par Intégral) – Pas de notice de présentation






Le label italien Urania ressort des archives de la Bibliothèque du Congrès américain deux pépites reflétant l’art du Quatuor de Budapest dans l’exercice du dialogue avec le piano. À la fin des années 1950, la formation russe du quatuor (composée alors des violonistes Joseph Roisman et Alexander Schneider, de l’altiste Boris Kroyt et du violoncelliste Mischa Schneider) se situe probablement au sommet de son art comme de sa popularité. On déplore d’autant plus fortement la pauvreté de cette publication (erreurs de référencement, absence de notice) qui n’apporte aucune information sur les circonstances de ces captations reflétant la dernière période d’un quatuor de légende, avant l’ultime concert à la Library of Congress en mars 1962 et la dissolution de l’ensemble en 1967. Mais ni cette faiblesse éditoriale, ni le son assez moyen (quoique bien restauré et finalement très présent), ni les quelques menus accrocs qui émaillent ces enregistrements en public, ni même les difficultés d’intonation (perceptibles dans le Fauré surtout) n’affaiblissent l’impact de la beauté vénéneuse de ces stradivarius qui nous atteignent au cœur.


Le Quintette en fa mineur (1879) de Franck est magnifié par une approche d’un romantisme noir et parfois morbide (avec ces cordes qui claquent comme une guillotine dans le dernier mouvement), par cette vision tourmentée au possible (la violence suicidaire surgissant à la fin du Molto moderato, l’engagement incendiaire du début du Allegro non troppo, ma con fuoco). La fluctuation des tempos ne laisse aucun doute sur la volonté d’exacerber les contrastes des sentiments (avec des vibratos exagérément prononcés) ou de creuser des écarts spectaculaires dans la succession des rythmes. Clifford Curzon, à l’unisson de l’approche passionnée des Budapest, prodigue des déferlantes d’arpèges sur son piano sombre et aux notes courtes, merveilleusement dynamique.


Malheureusement, le Quatuor en ut mineur (1883) de Fauré, dans un style très sûr et une manière nécessairement plus introvertie, se situe à un niveau inférieur, non pas tant en raison du piano – plus discret mais très attentif – de Jesus Maria Sanroma, mais plutôt à cause de problèmes de justesse et d’une cohésion moins affirmée. On reste néanmoins charmé par l’élégance franche et direct du premier mouvement, la mobilité et l’assurance du Scherzo, le charme nostalgique et la sensibilité discrète de l’Adagio et les transformations étourdissantes de l’Allegro molto final.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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