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09/04/2008
Johannes Brahms : Quatuors à cordes n°1 en ut mineur, opus 51/1, n°2 en la mineur, opus 51/2, et n°3 en si bémol majeur, opus 67
Quatuor Auryn : Matthias Lingenfelder, Jens Oppermann (violon), Stewart Eaton (alto), Andreas Arndt (violoncelle)
Enregistré à la Deutschlandfunk Kammermusiksaal, Deutschlandradio (2007) – 102’05
Deux disques TACET T155, Auryn Series Vol. XVI (distribués par Intégral) – Notice de présentation en allemand, anglais et français
Le Troisième quatuor de Brahms fut l’un des quatuors qui, au cours d’une toute première répétition encourageante, ont déterminé la pertinence de la formation du Quatuor Auryn en 1981. Après plus d’un quart de siècle d’existence ensemble, les quatre musiciens ont gardé intacte la fraîcheur de leur approche tout en y alliant la rigueur nécessaire, un bel équilibre entre pupitres et une musicalité irréprochable, cela grâce à leur talent individuel et à l’harmonie qui existe entre eux, cette entente privilégiée qui unit les membres des quatuors de haut niveau.
Après celles de Schubert, Schumann, Bartók et Beethoven, et avant de compléter celle de Haydn à une date indéterminée sans doute au-delà du bicentenaire de 2009, le Quatuor Auryn offre cette intégrale des Quatuors de Brahms. Le style des Auryn, apollinien, quoiqu’intérieurement en feu, souligne davantage le caractère beethovénien des trois quatuors que les qualités plus schubertiennes, peut-être, sans pour autant négliger l’essor et la beauté envoûtante de thèmes mélodiques tels le tout premier du Deuxième quatuor ou le grand thème de l’Andante du Troisième quatuor, à la grâce extrême.
La taille à la pointe de diamant qui caractérise leur style, précis, net, lumineux mais d’une concentration embrasée, convient tout particulièrement à la beauté austère et au cœur incandescent du Premier quatuor, et, si l’on apprécie une certaine distanciation, leur interprétation, d’une impressionnante maîtrise, prend toute sa place parmi les meilleures. Les mêmes qualités portent très haut les moments les plus intenses du Deuxième quatuor (remarquable quatrième mouvement), son lyrisme aéré exalté, par ailleurs, grâce à une ample respiration et à un juste sens du phrasé d’une sensibilité généreuse. Pour servir la grâce épanouie du Troisième quatuor et la fraîcheur spontanée qu’il génère, les Auryn privilégient l’énergie preste et la précision là où d’autres peuvent choisir d’accentuer les motifs dansants et les élans lyriques. L’approche des quatre musiciens, exigeante et d’une belle hauteur de vue, apporte à leur interprétation inspirée de ce quatuor rayonnant et poétique un souffle vivifiant, un raffinement de grande envergure et une élégance gracieuse tout empreinte de noblesse.
L’Auryn, c’est le talisman protecteur qui inspire les héros de Die unendliche Geschichte de Michael Ende, tout en les dotant de l’art, de l’intuition et de l’imagination nécessaires à leur tâche. A l’écoute de cette dernière intégrale, on peut penser que le nom Auryn, choix de jeunesse, pénétré de jeunesse, était un choix dont les espérances se sont pleinement réalisées.
La prise de son pour TACET est encore une fois finement spatialisée et d’une belle transparence chaleureuse. Le Quatuor Auryn enregistre maintenant en priorité pour ce label.
Le site du Quatuor Auryn
Le site de TACET
Christine Labroche
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