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08/25/2008
Johannes Brahms : Sonates pour piano n° 1, opus 1, n° 2, opus 2, et n° 3, opus 5 – Scherzo, opus 4

Jean-Frédéric Neuburger (piano)
Enregistré au lycée Pissarro de Pontoise (juillet 2007) – 104’26
Album de deux disques DiscAuverS DAS 006 (distribué par Codaex) – Notice de présentation en français et en anglais


Si jeune, si doué et en même temps si mûr. Le pianiste français Jean-Frédéric Neuburger (né en 1986) frappe un grand coup en réunissant, dans un même album, les Opus 1, 2, 4 et 5 de Brahms : autant dire, une somme de difficultés techniques et interprétatives pour le moins intimidante. Un programme dont la cohérence saute aux oreilles : l’intégrale des sonates pour piano accompagnées du Scherzo d’une quatrième sonate jamais achevée ; quatre œuvres composées entre 1851 et 1854 et unies par des caractéristiques très complémentaires ; un interprète affichant le même âge que celui auquel Brahms écrivit ces pièces. La valeur n’attendant pas le nombre des années, Jean-Frédéric Neuburger aborde ce répertoire avec une assurance technique qui permet constamment de magnifier le geste brahmsien. Ce qui marque surtout, c’est l’assurance de sa frappe et la densité du son qu’il façonne au service d’une conception dont la grandeur peut certainement s’affirmer mais qui offre déjà bien des satisfactions.


Renouvelant dans la Sonate en do majeur (1852-53) l’impression laissée en concert (voir ici), le pianiste français parvient à gérer les multiples transformations mélodiques de l’Allegro avec une maîtrise et une assurance confondantes, passant de l’épique au crépusculaire sans qu’on y prenne garde. L’Andante se déroule avec calme, sérieux, recueillement, contrastant avec la vigueur sans lourdeur des deux derniers mouvements de cet Opus 1, qu’on aimerait parfois plus maîtrisés ou plus approfondis.


La rare Deuxième sonate (1852-53), celle en fa dièse mineur, marque moins les esprits, l’œuvre étant elle-même la moins accessible des trois sonates. Jean-Frédéric Neuburger parvient néanmoins à faire vivre cette pièce, en exaltant le caractère dansant (Finale) et vibrant (Allegro non troppo ma energico) sans en percer tous les mystères, ceux de l’Andante con espressione dont il ne paraît qu’effleurer la surface. A un degré moindre, le Scherzo, opus 4 (1851) sonne parfois avec une excessive sécheresse, en partie liée au tempo très vif retenu par le pianiste.


Dans la redoutable et plus fréquentée Troisième sonate (1854) en fa mineur, l’interprétation de Jean-Frédéric Neuburger, sans atteindre les sommets des versions historiques (Katchen, Freire, Sokolov…), se situe clairement dans le haut du panier du discophile. Sombre et intensément romantique, l’Allegro maestoso fait alterner les climats mélodiques avec un sentiment mêlé d’urgence et de drame. Plus contestable mais également plus attachant, l’Andante espressivo ose aller jusqu’à l’immobilité, le pianiste étirant le tempo avec calme et sobriété pour mieux faire exploser les dernières notes et créer ainsi une rupture radicale d’atmosphère avec un Scherzo et un Intermezzo concentrés et sombres, au geste beethovénien. Les derniers mouvements impressionnent d’ailleurs par la superbe maîtrise du tempo, la grande mobilité rythmique et l’assurance de la frappe, le Finale résumant à lui seul toutes les qualités du pianiste.


Gilles d’Heyres

 

 

 

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