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08/21/2008
Johannes Brahms : Sonates pour alto et piano n° 1 et 2, opus 120 – Zwei Gesänge, opus 91 (*) – Trio pour alto, violoncelle et piano, opus 114 (#)

Arnaud Thorette (alto), Johan Farjot (piano), Raphaël Merlin (#) (violoncelle), Karine Deshayes (*) (mezzo-soprano)
Enregistré à la Fondation Singer-Polignac, Paris (février et mars 2007) – 79’34
Album de deux disques Accord 480 0442 (distribué par Universal)





Constitué depuis huit ans, le duo Thorette-Farjot est devenu une valeur sûre (voir ici) : l’harmonie entre les deux complices français transparaît au travers de ces disques – vraiment trop brefs mais agrémentés d’une notice soignée (en français et en anglais) – qui témoignent d’un évident plaisir à interpréter «quatre des plus belles pages que Brahms a dédiées à l’alto et au piano». Il s’agit également d’un beau travail d’équipe, à l’image de ces Zwei Gesänge (1884) où l’alto d’Arnaud Thorette s’entrelace avec calme et volupté autour de la voix charmante de Karine Deshayes, laquelle nous plonge admirablement dans le «crépuscule doré» décrit, dans l’Opus 91 n° 1, par le texte de Friedrich Rückert, là où «parmi les voix légères des oiseaux souffle la douce plainte du vent du soir» («In leise Stimmen der Vöglein hauchet // Des Abendwindes leises Weh’n»).


Quant au Trio en la mineur (1891), dans sa version alternative avec alto mais sans clarinette, les deux complices sont rejoints par le violoncelliste du Quatuor Ebène, Raphaël Merlin : leur interprétation monte lentement en puissance, depuis un premier mouvement (Allegro) un peu somnolent (où l’alto pourrait gagner en assurance et en fermeté) et un deuxième (Andante) où le tempo – bien lent – crée des atmosphères mi-envoûtantes mi-soporifiques... jusqu’à un dernier mouvement (marqué Allegro) à la fois juvénile et fougueux et qui se révèle bien plus convaincant.


Mais ce qui nous semble être le point fort de cet album brahmsien, c’est la beauté du son qu’Arnaud Thorette tire, dans les deux Sonates de l’opus 120 (1894), de son instrument «Il Duende», un alto fabriqué spécialement pour lui en 2000 par Jean-Louis Prochasson. On admire ainsi la délicatesse de son toucher, qui séduit tout au long du deuxième mouvement (Andante un poco adagio) de la Sonate en fa mineur, qui sonne comme une caresse de l’archet sur la corde dès le début de l’Allegro amabile de la Sonate en mi bémol majeur, qui sait également s’emballer avec bonheur pour achever, dans une fougue aussi virtuose qu’impeccable, le Vivace de la Première sonate ou l’Andante con moto – Allegro de la Seconde sonate.


Au total et sans vouloir mettre en doute l’«émotion intense» dont font état les interprètes dans la notice, ce disque se révèle être moins une «expérience inoubliable» qu’un agréable moment de musique de chambre, capté dans une prise de son excessivement «salonnarde», parfois étouffée et où le piano paraît souvent en retrait.


Le site du duo Thorette-Farjot


Gilles d’Heyres

 

 

 

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