About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

08/19/2008
Johann Sebastian Bach : Concerto pour flûte, violon, clavecin cordes et basse continue en la mineur BWV 1044 « Triple concerto » – Concerto pour hautbois, violon, cordes et basse continue en ut mineur – Concerto pour hautbois d’amour, cordes et basse continue en la majeur

Simon Standage (violon), David Reichenberg (hautbois et hautbois d’amour), Lisa Beznosiuk (flûte), The English Concert, Trevor Pinnock (clavecin et direction)
Enregistré au Henri Wood Hall, Londres (1984) – 50’14
Archiv Produktion «Grand Prix» 00289 477 7429 (distribué par Universal) – Notice trilingue (anglais, allemand, français) de Werner Breig






Pendant de nombreuses années, le chef anglais Trevor Pinnock fut à la filiale Archiv Produktion ce que Herbert von Karajan était à la maison mère Deutsche Grammophon : une véritable tête d’affiche, gage d’une interprétation de qualité à destination du plus grand public possible. Trevor Pinnock et son ensemble The English Concert furent ainsi les interprètes reconnus de Haendel, Haydn, Telemann, Vivaldi et, surtout, de Bach dont ils gravèrent notamment les Concertos brandebourgeois, les Suites pour orchestre et de nombreux concertos.


Tiré de leur vaste discographie, ce disque rassemble trois concertos qui ont pour point commun d’être des reconstitutions ou des transcriptions effectuées par Jean-Sébastien Bach (1685-1750) de pièces qu’il avait antérieurement composées. Ainsi, le Concerto pour flûte, violon, clavecin cordes et basse continue en la mineur BWV 1044, parfois surnommé « Triple concerto », reprend comme principal matériau le Prélude et fugue en la mineur BWV 894 pour clavecin (qui date, semble-t-il, de 1717) mais aussi le deuxième mouvement de la Troisième sonate en fa majeur BWV 257 pour orgue. La transformation de ces deux éléments en un seul concerto aurait été effectuée, sans qu’on soit bien certain de l’année, en 1730, époque où Bach s’installe à Leipzig. Il se caractérise, à l’instar de son frère jumeau le Cinquième concerto brandebourgeois, par la grande place accordée au clavecin qui fait ainsi office, dès la fugue introductive du premier mouvement, à la fois de principal soliste et de participant à la basse continue. S’adaptant avec finesse aux climats variés de l’œuvre, Trevor Pinnock et ses musiciens donnent une version de haute tenue d’un très beau concerto qui met en valeur des solistes inspirés.


Le Concerto pour hautbois, violon, cordes et basse continue en ut mineur est surtout connu dans l’adaptation qu’en a faite Bach pour deux clavecins (Concerto BWV 1060, également en ut mineur). La majeure partie des concertos pour clavier du Cantor de Leipzig (qu’ils soient destinés à un, deux ou trois solistes) sont la transcription directe de concertos initialement dédiés à des instruments à cordes ou à vent, le Concerto BWV 1065 pour quatre clavecins étant même largement inspiré du Concerto pour quatre violons opus 3 n° 10 de Vivaldi … Présentant une forte analogie avec le Concerto BWV 1043 pour deux violons, la présente version montre le hautbois sous un jour lyrique, débarrassé de toute volonté virtuose, le chant prenant d’emblée le pas sur la technique. David Reichenberg fait preuve d’une grande probité, superbement accompagné par un ensemble où brille de nouveau le violon solo de Simon Standage, partenaire de premier choix dans les soli d’un concerto magnifique.

A l’instar de la pièce précédente, le Concerto pour hautbois d’amour, cordes et basse continue en la majeur est surtout connu dans sa version pour clavecin (Concerto BWV 1055), la tonalité étant identique. Adoptant un tempo mesuré, Trevor Pinnock fait de ce concerto une œuvre de circonstance où la nostalgie s’impose comme le sentiment dominant de la pièce. Si elle est d’écoute très agréable, cette version doit cependant céder le pas à la magnifique interprétation de l’ensemble Café Zimmermann (I>Alpha), plus alerte et passionnée.


Au total, un disque un peu sage peut-être au regard de ce que peuvent actuellement réaliser certains ensembles mais parfaitement interprété et, de ce fait, tout à fait recommandable.


Sébastien Gauthier

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com