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06/11/2008
Serge Rachmaninov : Moment musical, opus 16 n° 4 – Prélude, opus 32 n° 5 –Etude-tableau, opus 39 n° 9
Alexandre Scriabine : Préludes, opus 17 n° 3, opus 16 n° 4 et opus 13 n° 3 – Etude, opus 42 n° 5
Manuel de Falla : Première danse espagnole, extraite de «La vida breve»
Enrique Granados : Quejas ò la maya y el ruiseñor, extrait de «Goyescas»
Alberto Ginastera : Trois danses argentines
Frédéric Chopin : Nocturne, opus 27 n° 2 – Fantaisie-impromptu, opus 66
Franz Liszt : Mephisto Waltz n° 1
Improvisations sur divers thèmes de Rachmaninov, Bach, Chopin…

Gabriela Montero (piano)
Enregistré à Bruxelles (septembre 2004) – 104’25
Album de deux disques EMI 7243 5 58039 2 4






Voici du piano comme on l’aime : avec de la personnalité et du style. S’il ne convainc pas uniformément du fait de son format «carte de visite», cet album composite constitue en réalité le premier des trois que Gabriela Montero a enregistrés pour EMI, après que sa carrière a été (plus discrètement) lancée par deux disques publiés par le label canadien Palexa, mais avant un récent album – chez un autre éditeur – où elle se produit avec le violoncelliste Gautier Capuçon.


Ce récital brillant, qui ferait merveille en concert, démontre une évidente maturité de style et des moyens techniques accomplis, lesquels transparaissent à travers chacune des œuvres retenues. Ces qualités resplendissent notamment dans le panel d’œuvres latines (Granados, de Falla, Ginastera) et russes (Rachmaninov, Scriabine) qui semblent comme se faire écho les unes aux autres, les morceaux les plus enflammés alternant intelligemment avec des pièces plus recueillies : franchise de ton, richesse du toucher, virtuosité assumée, Gabriela Montero n’hésite pas à ralentir et bousculer les tempos pour faire ressortir les thèmes, témoignant par-là d’une grande sensibilité à la ligne musicale.


Médaille de bronze de l’édition 1995 du concours Chopin de Varsovie, la pianiste vénézuelienne offre des Chopin moins originaux mais qui rappellent ceux de sa prestigieuse amie Martha Argerich : sensible et sans minauderies dans le Nocturne en ré bémol, fougueuse et déterminée dans la Fantaisie-impromptu (laquelle paraît naturellement se prolonger dans une Première Mephisto Waltz interprétée dans une veine assez comparable). Le seul reproche que l’on pourrait formuler, dans ces dernières œuvres comme dans un extrait de Goyescas dénué du poids qui pouvait y mettre un Arrau par exemple, c’est celui d’une frappe parfois violente ou dure, d’un style plus énergique que sensible, plus brillant que poétique.


Concluant ce disque comme s’il s’agissait d’une succession de bis, le disque «bonus» permet d’entendre ce qui constitue en quelque sorte la «marque de fabrique» de cette artiste singulière (au concert comme au disque) : des improvisations sur des thèmes plus ou moins inspirés de pièces célèbres (la Vocalise de Rachmaninov, le thème des Variations Goldberg de Bach, le Nocturne en ré bémol et le Prélude en la de Chopin…) ou de mélodies composées par la pianiste elle-même. Il est grand temps que l’ombre de Martha Argerich, qui a eu grandement raison de porter Gabriela Montero à la reconnaissance internationale et dont une citation orne (encore) le dos de l’album, s’efface pour laisser s’épanouir la carrière de cette pianiste attachante.


Le site de Gabriela Montero


Gilles d’Heyres

 

 

 

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