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04/17/2008
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Haydn, opus 56a – Ouverture pour une fête académique, opus 80 – Ouverture tragique, opus 81 – Symphonie n° 3, opus 90 – Symphonie n° 4, opus 98 (*)
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 4 «Italienne», opus 90 (*)

Gewandhausorchester Leipzig, Herbert Blomstedt, Riccardo Chailly (*) (direction)
Enregistré en public à Leipzig (2007) – 82’27 et 67’10
Deux albums Decca 475 8215 et 475 8216 (disponibles exclusivement par téléchargement)



De ces deux nouveautés téléchargeables en provenance de Leipzig, on regrettera d’abord que le livret, uniquement en anglais et en allemand, ne comporte aucune indication sur les dates d’enregistrement de ces gravures sur le vif, dont l’écoute laisse accroire qu’ils proviennent de prises de son sans raccord studio. C’est là l’une des rares critiques que l’on puisse formuler à l’égard de ces Decca concerts, la performance des musiciens du Gewandhaus se révélant à la hauteur de la réputation de l’orchestre et de l’impression de dynamisme que donne, ces derniers temps, la vie musicale à Leipzig (voir ici).


Directeur musical de l’orchestre pendant sept ans (1998-2005), Herbert Blomstedt, désormais chef honoraire du Gewandhaus, vient à bout d’un généreux « Brahms Gala » – comme le baptise l’éditeur –, dont la densité et le caractère exclusivement symphonique pourront sembler exigeants voire austères. Malgré quelques imprécisions dans les attaques parmi les cordes, l’Ouverture tragique est conduite avec élan et conviction, sans toutefois provoquer les larmes qui caractérisaient, selon Brahms, la seconde de ses deux ouvertures jumelles. Les rires transparaissent davantage dans l’Ouverture pour une fête académique, plus réussie, enlevée et convaincante, la prise de son laissant même entendre les grognements enthousiastes du chef. Brillantes et légères à la fois, les Variations sur un thème de Haydn mettent en valeur les qualités de l’orchestre du Gewandhaus : souplesse du discours, dynamisme des attaques, variété des nuances, richesse des couleurs. C’est un Brahms plus frais et coloré qui est donné à entendre. À défaut de concerto, le cœur de ce programme de « gala » réside dans une Troisième symphonie conduite avec respect et délicatesse. On pourra néanmoins trouver que les dynamiques des premier et dernier mouvements ressortent de manière professionnelle mais à la limite du routinier et que le célébrissime Poco allegro, un peu terne, reste moins convaincant que l’Andante auquel il succède et où la sobriété de la direction laisse toujours le lyrisme s’épanouir.


Directeur musical de l’orchestre depuis 2005, Riccardo Chailly, dont c’est la deuxième livraison dans la série des Decca concerts (voir ici), semble insuffler à Brahms davantage de fougue, de liberté et de puissance que son prédécesseur. Cette impression transparaît ainsi dès les premières notes d’une Quatrième symphonie, où les très rares accidents propres au concert n’altèrent en rien l’héroïsme des thèmes ou la subtilité des phrasés, qui s’entrecroisent et se succèdent pour culminer dans un quatrième mouvement aussi energico que passionato. Pourtant – et c’est là le paradoxe de cette abondante livraison brahmsienne –, c’est une merveille de Quatrième symphonie de… Mendelssohn qui marque le plus les oreilles comme l’esprit, Riccardo Chailly conduisant cette musique en digne successeur de celui qui fut directeur musical du Gewandhaus il y a 170 ans (1835-1848) et faisant par là même honneur à la réputation des musiciens lipsiens.


Le site de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig


Gilles d’Heyres

 

 

 

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