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02/18/2008
Michael Jarrell : …prisme / incidences… – Sillages – Abschied
Claude Debussy : Trois extraits du Second livre des Etudes (orchestration Michael Jarrell)

Emmanuel Pahud (flûte), François Leleux (hautbois), Paul Meyer (clarinette), Hae-Sun Kang (violon), Marino Formenti (piano), Orchestre de la Suisse romande, Pascal Rophé (direction)
Enregistré à Genève (juillet, octobre et décembre 2005) – 64’37
æon AECD 0752 (distribué par harmonia mundi)



Entre intransigeance et compromis, Michael Jarrell, ainsi que le caractérise Philippe Albèra dans une longue et passionnante introduction, est l’homme du «refus des positions extrêmes». Le compositeur suisse, qui fête en 2008 ses cinquante ans, ne tombe pas pour autant dans le piège de l’évitement: certes, il chérit trop la somptuosité des couleurs pour se fixer l’objectif d’une table rase et les réminiscences ou références sont audibles – Berg (intensité dramatique, lyrisme), Dutilleux (timbres, poésie d’un titre préférée à l’appellation de «concerto») – mais sa musique est portée par un mélange d’exigence et de liberté qui ont de longue date assuré son succès.


L’œuvre la plus ancienne est ici une orchestration (1992) de trois des six Etudes du Second livre (1915) de Debussy: un travail dont la modestie affichée – la fidélité à la dernière manière orchestrale de l’auteur de Jeux – ajoute une difficulté supplémentaire à l’exercice consistant à instrumenter des pièces par définition essentiellement pianistiques. La réussite est toutefois au rendez-vous, peut-être plus particulièrement dans Pour les sonorités opposées.


Dans …prisme / incidences… (1998), un concerto pour violon qui ne dit pas son nom, rien n’interdit de faire abstraction de la démarche théorique – des «faisceaux acoustiques rendant caduque une perception homogène de la sonorité», selon Danielle Cohen-Lévinas – pour se laisser porter par un confortable expressionnisme. Tout aussi rhapsodique, Abschied (2001) est un concerto pour piano dont le titre trahit un deuil, en l’espèce celui du père: puissant et dynamique – mais chez Jarrell, les éruptions et déflagrations ne sacrifient jamais la beauté – le propos se dirige progressivement vers la méditation. Sillages (2005) réunit les sonorités d’un trio de rêve (Pahud, Leleux et Meyer) pour confirmer la capacité de Jarrell à produire une écriture d’un immobilisme apparent, telle un lac, tour à tour lisse et frémissant.


Simon Corley

 

 

 

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