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01/31/2008
Ludwig van Beethoven:Concerto pour piano n° 3, op. 37
Jean-Sébastien Bach:Concerto pour piano BWV 1052

Glenn Gould (Piano), Orchestre Philharmonique de Berlin, Herbert Von Karajan [Beethoven], Toronto Symphony Orchestra, Ernest McMillan [Bach]
Enregistré à Berlin (26 mai 1957 [en public]) (Beethoven) et à Toronto (29 mars 1955) – 56'
Urania 22.337 (distribué par Intégral)


Glenn Gould et Herbert von Karajan ont souvent exprimé leur admiration réciproque. Gould évoquait la beauté de la Cinquième Symphonie de Sibelius qui avait accompagné ce programme berlinois tandis que Karajan avait dit qu’il écoutait souvent les enregistrements de Bach réalisés par Gould, dont il vantait les choix de tempi. Après que Gould s’est retiré de la scène, ces deux artistes avaient émis le projet d’enregistrer ensemble l’intégrale des concertos de Beethoven. Mais les conditions assez peu pratiques demandées par Gould n’avaient pas permis de réaliser ce projet.


Il faut donc se féliciter que ce document existe. Même si la qualité technique est moyenne avec en particulier une image sonore insuffisante de l’orchestre, la rencontre entre ces deux artistes d’exception est tout simplement remarquable. Gould est fidèle à ses principes : il privilégie l’articulation, la clarté et la structure de l’œuvre, sans gommer pour autant une vitalité soutenue par des moyens techniques hors du commun. Karajan, manifestement stimulé par la présence de son soliste, donne une des plus belles lectures de ce concerto qui ait été réalisée: animé, volontaire, avec une régularité de pulsation, marque des très grands beethovéniens. Sans imposer ni trahir son style, il se révèle très attentif au piano et s’avère un accompagnateur hors pair, trouvant des réponses dans les lignes orchestrales aux recherches de polyphonie du pianiste. Il y a dans le premier mouvement un passage où la mélodie est jouée par la main droite tandis que la main gauche du piano joue un accompagnement en croches. Lorsque l’orchestre reprend ce thème, Karajan fait ressortir ce même thème aux seconds violons et altos avec un phrasé identique à celui du pianiste. Plus loin, Karajan accélère légèrement dans la coda du dernier mouvement et le pianiste le suit au diapason. C’est de la magie pure.


Le Concerto de Bach réalisé deux ans auparavant au Canada fait partie du répertoire de base de Gould. Il s’avère d’un intérêt moindre. Même s’il est mieux capté, l’Orchestre de Toronto manque de légèreté et Gould n’a pas encore à cette époque trouvé la sonorité qui allait être sa marque et lui permettrait de révolutionner notre écoute de Bach. Le style et le legato sont plus proches du témoignage laissé par Dinu Lipatti avec l’orchestre du Concertgebouw sous la direction d’Eduard Van Beinum.


Les amateurs de Gould, et ils sont nombreux, se référeront au sommet que représente la sublime intégrale des concertos de Bach réalisée en studio mais aucun ne voudra ni ne devrait rester éloigné d’un document d’une telle qualité.


Antoine Leboyer

 

 

 

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