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08/28/2007
Maurice Ravel : Rhapsodie espagnole
Isaac Albéniz : Iberia (extraits, orchestration Enrique Arbos)
Manuel de Falla : El Sombrero de tres picos (Suites n° 1 et n° 2)

Dresdner Philharmonie, Jörg-Peter Weigle (direction)
Enregistré à Dresde (avril 1989) – 69’05
Berlin classics 0013902BC (distribué par Intégral)



A quelques mois de la chute du Mur de Berlin, la Philharmonie de Dresde – à ne pas confondre avec la prestigieuse Staatskapelle – et Jörg-Peter Weigle, qui, succédant à Herbert Kegel, en fut le directeur musical de 1986 à 1994, enregistraient ce programme de musique inspirée par l’Espagne: publié trois ans plus tard, il ressort aujourd’hui chez Berlin classics. Au premier abord, ce programme intrigue: non seulement il est déjà riche en références discographiques, mais on attend davantage la formation et son chef dans le répertoire germanique que dans cette aventure quelque peu exotique. Ne s’agit-il dès lors que d’une carte postale signée par des touristes allemands en déplacement dans la péninsule ibérique? Brumes saxonnes contre soleil andalou? Comme il n’y a rien de généralement plus faux et dangereux qu’un cliché, cette réédition, accompagnée d’une notice un peu succincte (en allemand et en anglais), méritait toutefois d’être considérée sans a priori.


La couleur instrumentale (clarinette, bassons, trompette) surprend certes d’emblée dans la Rhapsodie espagnole (1907) de Ravel, de même que le côté plus langoureux que capiteux du Prélude à la nuit, mais ce premier degré aux détails très soignés ne manque pas de sincérité. Ce n’est indéniablement pas le Ravel auquel nos oreilles sont accoutumées, suscitant le même sentiment que lorsque Furtwängler dirige Daphnis et Chloé: vérité en deçà du Rhin, erreur au-delà?


La concurrence est moins grande pour Iberia (1908), tant il est vrai que l’orchestration du violoniste et chef Enrique Arbos (1863-1939) n’a pas bonne presse, même s’il est ici présenté comme ami du compositeur. De fait, dans les cinq des douze pièces du recueil ici sélectionnées, les musiciens allemands ne parviennent pas à alléger l’instrumentation assez épaisse de pages qui auraient mérité le génie d’un Ravel (qui y avait d’ailleurs songé).


Appuyée et massive, l’interprétation des deux Suites du Tricorne (1919) de Falla ne donne ni dans la couleur locale, ni dans le modernisme “Ballets russes”: après une Introduction d’une raideur étrangement militaire, le travail demeure toujours aussi sérieux, mais l’esprit n’y est pas et l’âpreté de la Danse de la meunière ou de la Danse du meunier a en outre tendance à se diluer dans l’acoustique de la Lukaskirche.


Certains clichés ont décidément la vie dure. Mais peut-être les successeurs de Weigle – Plasson (1994-2001), Janowski (2001-2003) puis Frübeck de Burgos (depuis 2004) – ont-ils fait évoluer les choses...


Le site de la Philharmonie de Dresde


Simon Corley

 

 

 

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