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08/16/2007
Hans Pfitzner : Symphonie en ut, opus 46
Richard Strauss : Don Juan, opus 20 – Till Eulenspiegels lustige Streiche, opus 28 – Danse des sept voiles de «Salomé», opus 54 – Festliches Präludium, opus 61 (*)

Hanns Ander-Donath (*) (orgue), Staatskapelle Dresden, Karl Böhm, Kurt Striegler (*) (direction)
Enregistré à Dresde (janvier 1941, janvier 1939, janvier 1941, janvier 1939 et 17 mai 1944*) – 67’22
Profil Hänssler PH07010 (distribué par Intégral)



Dans des prises de son magnifiquement restituées, cet album, treizième volume de l’Edition Staatskapelle Dresden de Profil et troisième consacré à Karl Böhm, rapproche des enregistrements effectués du vivant même de deux compositeurs appartenant à la même génération, disparus la même année (1949) à moins de quatre mois d’intervalle (et à un âge plus que respectable) et rivaux, notamment sur la scène lyrique.


Appartenant aux grandes réussites de Pfitzner, la Symphonie en ut (1940) affiche un classicisme de langage davantage que de forme (trois mouvements enchaînés). Après les témoignages laissés par Furtwängler (Orfeo, 1949) et Leitner (Deutsche Grammophon, 1960), Böhm l’a donnée à Vienne en mai 1969 lors d’un concert qui a fait l’objet de plusieurs éditions pirates. Ces différentes versions étant d’une disponibilité assez aléatoire, la publication de celle gravée par Böhm en janvier 1941, peu de temps après la création de l’œuvre à Francfort par Konwitschny, constitue donc une véritable aubaine.


En revanche, la perspective d’entendre à nouveau des pages aussi célèbres que Don Juan (1888), Till Eulenspiegel (1895) et la Danse des sept voiles de Salomé (1905) pouvait sembler moins enthousiasmante, d’autant que Böhm, en studio, s’est souvent révélé en deçà de ses prestations en concert. Mais Strauss, Dresde et Böhm, l’association tient de l’évidence: de fait, c’est ici un Don Juan rapide (moins de seize minutes), mû par une exceptionnelle urgence et porté par un orchestre aux cordes somptueuses, demeurant d’une admirable légèreté. En digne chef d’opéra, Böhm y fait preuve d’un formidable sens dramatique, alternant élan épique et phrasés melliflus. Suivent un Till (1895) du même tonneau, d’une belle agilité, tour à tour humoristique et terrifiant, à la hauteur des interprétations de Furtwängler ou Strauss lui-même à la même époque, et une Danse des sept voiles sauvage, violente et hallucinée, aux cordes délicieusement sirupeuses mais dépourvue de tout kitsch.


Le Prélude solennel (1913) pour orgue et orchestre fut destiné à l’inauguration du Konzerthaus de Vienne, à laquelle assista Böhm, alors âgé de dix-neuf ans. Cinquante ans plus tard (avril 1963), il le dirigeait à son tour à Vienne, ce dont témoigne une publication pirate, mais ce n’est pas lui que l’on retrouve ici. Car non seulement ce Prélude constitue une véritable rareté – bien que relevant davantage, par son caractère pompeux et pompier, de la curiosité que du chef-d’œuvre – mais la dernière plage de ce disque permet de rendre hommage à deux personnalités de vie musicale de Dresde: Kurt Striegler (1886-1958), Kapellmeister au Semperoper de 1913 à 1945, et Hanns Ander-Donath (1898-1964), titulaire des orgues Silbermann de la Frauenkirche de 1936 à 1945. Celle-ci fut détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale et c’est ici le dernier enregistrement qui y fut réalisé, capté en mai 1944 par la Radio du Reich à l’occasion des quatre-vingts ans de Strauss.


Comme de coutume pour cette Edition Staatskapelle Dresden, la notice, très complète, n’est hélas présentée qu’en allemand et en anglais.


Simon Corley

 

 

 

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