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08/16/2007
Joseph Haydn : Symphonies n° 69 «Laudon», n° 86 et n° 87

Heidelberger Sinfoniker, Thomas Fey (direction)
Enregistré à Mörlenbach (14-15 [87] et 22-23 [69] mars 2006) et à Pfaffengrund (5-6 juillet 2006 [86]) – 72’37
hänssler CLASSIC CD 98.268 (distribué par Intégral)



Cette intégrale suit son cours en butinant parmi un corpus de plus de cent œuvres, pratiquant, au fil des parutions, des regroupements n’obéissant à aucune logique apparente: une Parisienne, une Londonienne et une symphonie intermédiaire (volume 3), trois symphonies Sturm und Drang (volume 6), ... Pour cette septième étape, deux des Parisiennes (1785-1786) sont précédées de la Soixante-neuvième «Laudon» (1776), portant ainsi à vingt le nombre de symphonies déjà enregistrées, dont la totalité des Parisiennes.


Issu en 1993 du Schlierbacher Kammerorchester que Thomas Fey avait fondé six ans plus tôt, l’Orchestre symphonique de Heidelberg adopte un instrumentarium comparable à celui d’Adam Fischer pour son intégrale chez Nimbus: cordes et bois «modernes», cuivres et timbales «anciens». Mais le parti pris interprétatif se révèle moins consensuel: comme l’indique le chef en avant-propos d’une notice sommaire mais correcte (en allemand et en anglais), l’objectif est de «débarrasser «Papa Haydn» de ce que les XIXe et XXe siècles lui ont ajouté».


Rien d’étonnant de la part de ce disciple de Nikolaus Harnoncourt, qui fait siens les acquis des «baroqueux»: volonté de renouveler l’approche des partitions, reprises intégralement respectées (à l’exception du retour des menuets) et parfois ornementées, exclusion du vibrato, tranchant des attaques, verdeur des sonorités, travail sur l’articulation, ... Le chef allemand observe cependant ces principes sans rigidité: pas de précipitation dans les tempi, souplesse des phrasés (Trio du Menuet de la Quatre-vingt-sixième) et même, ici ou là, ralentis un peu trop appuyés.


Cultivant l’art de la surprise avec un sens dramatique très accompli, la direction de Thomas Fey rend justice au caractère volontiers humoristique, théâtral et frondeur de l’écriture, ajoutant lui-même de quoi décontenancer l’auditeur, à l’image de ces reprises aux variantes inattendues. L’impression globale est revigorante, roborative, mordante dans les mouvements extrêmes: une pêche réjouissante (Vivace de la Soixante-neuvième, Allegro spiritoso et Allegro con spirito final, avec des cors sonnant vigoureusement la charge, de la Quatre-vingt-sixième), un volontarisme et une énergie déjà beethovéniens, mais qui tendent à la violence ou même à la brutalité et à la raideur. De même, le sentiment est plus réservé dans les menuets, trop pesants et carrés, tandis que les mouvements lents manquent un peu de respiration.


Dépourvues de temps morts et fourmillant d’idées intéressantes, ces réalisations suscitent donc curiosité voire impatience quant à la suite de cet itinéraire à travers les Symphonies de Haydn.


Le site des Heidelberger Sinfoniker


Simon Corley

 

 

 

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