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07/29/2007
Carl Czerny : Die Kunst der Fingerfertigkeit, opus 740
Franz Liszt : Deux études de concert – La Leggierezza, extrait des «Trois études de concert» («Caprices poétiques»)
Stephen Heller : Freischütz-Studien, opus 127

Jean-Frédéric Neuburger (piano)
Enregistré à Villefavard (mai et septembre 2006) – 111’36
Album de deux disques Mirare MIR 023 (distribué par Harmonia mundi)



Même si Francesco Libetta (VAI) et Fred Oldenburg (Brilliant) ont déjà ouvert la voie, il n’y avait chez nous que Jean-Frédéric Neuburger, avec son inébranlable sérieux et sa parfaite virtuosité, pour se lancer dans une telle entreprise. Celui qui, explorant un répertoire aussi vaste qu’original, interprète en concert des Etudes de Louise Farrenc était bien l’un des rares à pouvoir s’intéresser et à investir l’énergie et la compétence requises dans l’intégrale des cinquante pièces de L’Art de délier les doigts. Aux côtés de l’Ecole de la vélocité, il s’agit de l’un des recueils les plus célèbres du prolifique Carl Czerny (1791-1857), avec lequel des générations d’apprentis pianistes ont commencé à apprivoiser le clavier mais qui fut aussi le soliste, dès 1812, de la première viennoise du Concerto «L’Empereur» de Beethoven.


Gammes, traits, trilles, tierces et autres difficultés s’enchaînent ainsi durant près d’une heure et demie – à ne sans doute pas écouter d’affilée, malgré le charme indéniable de certaines de ces pages. Car quels que soient son talent et sa musicalité, Neuburger ne peut réaliser de miracles et ces brèves pièces didactiques – la plus courte dure 48 secondes, la plus longue 3 minutes 20 – ne viennent donc jamais concurrencer les Etudes de Chopin, ce dont Czerny n’avait d’ailleurs nullement la prétention.


Mais, éclairées par une remarquable notice d’Alexandre Dratwicki (en français, anglais, allemand et espagnol), elles offrent un témoignage capital sur une période où, compte tenu de la spécialisation de la virtuosité instrumentale dont les plus illustres représentants furent Liszt et Paganini, le statut du pianiste évolue radicalement: désormais, le futur concertiste a besoin d’une préparation ad hoc à ces nouvelles exigences techniques et sociales.


Logiques dans leur souci de compléter le panorama du genre au XIXe siècle par des œuvres de deux des élèves de Czerny, les compléments surprennent toutefois, même si leur intérêt musical paraît tout autre, ce qui est évidemment le cas des trois pièces de Liszt mais aussi des quatre Etudes d’après le «Freischütz» (1871) de Stephen Heller (1813-1888). A moins que l’objectif ne soit de montrer, par ces Etudes de Heller (qui s’apparentent davantage à de traditionnelles paraphrases d’opéra) ainsi que par les Deux études de concert (1862) de Liszt (qui ne sont pas vraiment des études), qu’au fil des années, l’étude, telle que la concevait Czerny, a perdu son caractère d’exercice pédagogique et de travail d’une difficulté donnée. Mais pourquoi se contenter, parmi les Trois études de concert (Caprices poétiques) de 1848, de la seule deuxième (La Leggierezza), sans parler de ses nombreuses autres Etudes (d’exécution transcendante, d’après Paganini) de Liszt que ce double album aurait pu accueillir sans peine?


Simon Corley

 

 

 

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