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04/02/2007
Extraits de zarzuelas de Sorozabal, Vives, Serrano, Moreno Torroba, etc…
Rolando Villazon (ténor), Orquesta de la comunidad de Madrid, Placido Domingo (direction)
Enregistré en juillet 2006 à Madrid – 57’06
Virgin Classics 36547428


“Laisser un témoignage artistique de notre amitié emplit mon cœur de fierté et de joie”. C’est en ces termes que Rolando Villazon décrit son nouveau récital entièrement consacré aux plus grands airs de zarzuela. Enregistré en juillet dernier à Madrid, ce disque est un magnifique hommage rendu à Placido Domingo, qui a immortalisé ces airs et qui aujourd’hui tient la baguette pour accompagner son protégé.



On connaît tous ces airs par Placido Domingo et la première écoute est donc un peu déroutante. Si la comparaison entre le timbre de Rolando Villazon et celui du ténor espagnol a des limites, il est évident que, dans ce disque, le chanteur mexicain s’est fortement inspiré de son aîné, même inconsciemment: les similitudes sont nombreuses dans les couleurs, les attaques (“La roca fria del Calvario, plage 7). Passée cette première impression, on se laisse charmer par ce timbre chaud (ses graves sont de plus en plus voluptueux), cet enthousiasme débordant, etc… Ce disque alterne les airs légers et les airs plus dramatiques, car il ne faut pas traiter la zarzuela comme un genre mineur, bien au contraire. Elle contient des airs poignants, par exemple le superbe “Amor, vida de mi vida” de Maravilla de Moreno Torroba (plage 14): les “mujer” sont déchirants, le chanteur utilise toute la puissance de sa voix pour crier sa douleur et sa désillusion. Rolando Villazon offre une magnifique interprétation de “Pajarin, tu que vuelas”, air moins connu tiré de La Picara molinera (plage 4). Il atteint des sommets d’intensité, notamment sur la dernière note tenue en mezza-voce qu’il laisse s’éteindre peu à peu: sur un rythme de valse, il déclare son amour avec des accents d’une profonde humanité.
Rolando Villazon tente également quelques airs de bravoure: “Mi aldea” (plage 8) est conduit avec une autorité souveraine, surtout dans le dernier paragraphe “No importa”. De même, “Madrilena bonita” de Sorozabal (plage 12) est exécuté avec maestria: après un passage plutôt sonore, il use et abuse des mezza-voce dans la seconde partie plus intime.
Les airs plus vifs, plus légers conviennent aussi très bien à la voix assez souple de Rolando Villazon. La Jota de Perico “Suena guitarrico mio” de El guitarrico de Perez Soriano (plage 10) est un petit bijou: l’introduction en notes piquées est d’une fine délicatesse… Dans la même veine, on relèvera également la “Cancion guajira” (plage 3), où Rolando Villazon se montre très habile dans les changements de nuances. Rolando Villazon ne pouvait que commencer son récital avec le fameux “No puede ser”. Est-ce la présence de son maître qui l’incite encore plus à l’imiter? Toujours est-il que Rolando Villazon chante cet air plus “à la Domingo” que dans ses récitals en public. On soulignera, une fois de plus, la beauté et l’élégance du phrasé de la montée sur “los ojos que lloran”. Le ténor utilise tout le charme de sa voix pour “Ya mis horas felices” de La del soto del Parral (plage 13) avec des ports de voix, des ralentissements, des notes tenues et langoureuses…
Rolando Villazon termine son disque avec un air très étrange, qui n’a pas les consonances habituelles de la zarzuela mais qui est magnifique, “Un gitano sin su honor” de Cano. Le ténor chante cet extrait avec une très forte intensité, une émotion qu’il arrive très bien à faire passer. A découvrir!
Un seul petit bémol toutefois: les attaques constamment faites en port de voix avec une voix grave, mais un peu rugueuse, finissent pas devenir énervantes, quelques-unes auraient largement suffi.


La direction de Placido Domingo ne mérite également que des éloges. On sent, à travers ses tempi, ses retenues, qu’il a chanté ces airs et qu’il en connaît les embûches, les difficultés. Il créée une situation vraiment favorable pour le chanteur: il retient l’orchestre le temps que le ténor termine ses aigus, il ne couvre pas sa voix dans les passages délicats… Placido Domingo, même s’il n’est qu’à la baguette, chante avec Rolando Villazon!



Un disque que l’on attendait depuis longtemps et qui se révèle à la hauteur des espérances. Magnifique, en un mot!




A noter:
- Rolando Villazon et Placido Domingo se retrouveront cet été au festival de Salzbourg pour un spectacle dédié à la zarzuela, mais qui affiche déjà complet.
- Un nouveau récital de Rolando Villazon vient de sortir chez Deutsche Grammophon, dans lequel il interprète, en compagnie d’Anna Netrebko, des duos de Lucia, Rigoletto, Roméo, etc…


Manon Ardouin

 

 

 

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