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Eternelle jeunesse

Cambrai
Théâtre
07/12/2014 -  
Johannes Brahms : Trio avec piano n° 2, opus 87 [1]
Michel Lysight : Traffic (création) [2]
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette à deux altos n° 4, K. 516

Ronald Van Spaendonck [2] (clarinette), Ernö Kállai [1, 2, 3], Etienne Gara [2, 3] (violon), Nathan Braude [2, 3], Dimitri Murrath [3] (alto), Hermine Horiot [1], Aurélien Pascal [2], Julian Steckel [3] (violoncelle), Peter Laul [2], Ferenc Vizi [1] (piano)




Quel est le point commun entre le pianiste Piotr Anderszewski, la violoniste Amandine Beyer, le violoncelliste Marc Coppey, la soprano Sophie Karthäuser, le hautboïste François Leleux, le flûtiste Emmanuel Pahud et le contre-ténor Andreas Scholl? Ils font partie des cent cinq lauréats, à ce jour, de Juventus. Sélectionnés par un réseau de musiciens et cooptés par les anciens lauréats, ces jeunes professionnels européens, d’une moyenne d’âge de 23 ans, acquièrent ce titre lors de leur première participation à un festival Juventus, où, entre parrainage et compagnonnage, anciens et nouveaux se retrouvent tous les ans. Fondée en 1991 à Arc-et-Senans par Georges Gara, directeur artistique, la manifestation se tient à Cambrai depuis 1998 et prend la forme d’une résidence de près de deux semaines: cette communauté qui se réunit avant tout pour le plaisir de la transmission et de la musique se situe aux antipodes d’un «jet festival» dont les participants répètent et se produisent à flux tendus entre deux avions.


Avec ses treize concerts, la vingt-quatrième édition de ce «festival de la nouvelle génération de solistes européens», du 4 au 14 juillet, reste fidèle à cette philosophie, qui trouve un prolongement durant le reste de l’année au travers d’un effort de diffusion en direction des publics «empêchés» qui n’ont pas spontanément accès à la musique, en partenariat avec le conseil général du Nord et les associations intervenant auprès des personnes en insertion, des personnes handicapées, des personnes âgées et des publics des territoires ruraux ainsi que les centres de loisirs. Si une partie de la programmation, essentiellement conçue par les musiciens eux-mêmes, est donnée dans les communes avoisinantes de la cité nordiste, à Cambrai même, c’est le théâtre, rénové en 2003 dans l’élan de l’installation du festival, qui en accueille la plus grande partie, avec sa jauge de 500 places environ et son acoustique naturelle voire généreuse.


Ainsi de ce programme s’ouvrant, après la traditionnelle présentation un rien cabotine de Georges Gara, sur le Deuxième Trio avec piano (1882) de Brahms. L’engagement est au rendez-vous, la musique chante avec fougue, de telle sorte qu’on pense souvent encore à l’élan juvénile du Premier Trio, mais l’équilibre n’est pas toujours optimal entre les partenaires: au violoncelle, Hermine Horiot (née en 1986) paraît tendue et peine à s’imposer face à la personnalité et à l’autorité d’Ernö Kállai (né en 1986) au violon et de Ferenc Vizi (né en 1974) au piano.


Avec plus d’une création par an en moyenne, Juventus n’oublie pas la musique contemporaine: après – entre autres – Bacri, Beffa, Campo, Radulescu ou Tanguy, Michel Lysight (né en 1958) a ainsi reçu cette année commande du festival. Le compositeur belgo-canadien, qui présente brièvement (et non sans humour) son œuvre au public, ajoute ainsi une nouvelle partition à celles qu’il a déjà écrites pour le clarinettiste Ronald Van Spaendonck (né en 1970), lauréat de la première édition – il avait alors à ses côtés notamment Xavier Phillips et Alexandre Tharaud. Associant à la clarinette un quintette avec piano – soit la même formation que l’Ouverture sur des thèmes juifs de Prokofiev ou le Sextuor de Copland –, Traffic est formé de trois courts mouvements rythmés et répétitifs, conformément aux promesses de son titre, le tout, sans grandes surprises tonales, faisant penser à Piazzolla. A l’instigation de Georges Gara, les musiciens reprennent en bis, «juste pour la forme», l’Allegro final.


Après l’entracte, l’ensemble constitué pour interpréter le Quintette en sol mineur (1787) de Mozart privilégie le classicisme sur la dramatisation, mais cette unité de climat n’a rien de routinier ou de convenu, ne serait-ce que par le soin apporté à la couleur. Instrumentalement, le somptueux violoncelle de Julian Steckel (né en 1982) n’a rien à envier au brillant premier violon, toujours Ernö Kállai, et au solide premier alto, Nathan Braude (né en 1984).


Le site du festival Juventus
Le site de Michel Lysight
Le site de Ronald Van Spaendonck
Le site d’Ernö Kállai
Le site de Julian Steckel



Simon Corley

 

 

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