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Giocoso, ma non troppo

Toulouse
Auditorium Saint Pierre des Cuisines
01/29/2001 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette K. 515 en ut Majeur
Johannes Brahms : Sextuor N°1 op. 18 en si bémol majeur

Ensemble Giocoso
Laurent Pellerin, Sylvie Vivies (violon) ; Juliette Gil, Claire Pelissier (alto) ; Pierre Gil, Vincent Pouchet (violoncelles)

Le métier de critique musical n’est décidément pas idéal pour se faire des amis!

Le premier concert de la saison “Les Clefs de Saint Pierre” vous avait été présenté sur ce même site dans des termes, disons… mesurés, et, quelque envie qu’aie le chroniqueur de saluer l’aboutissement d’un projet qui attire, a-priori, toute sa sympathie, présenté de plus par des gens charmants, le compte-rendu de ce deuxième concert ne sera guère plus chaleureux.

Résumons. L’association “Internotes” présente à Toulouse une série de concerts de musique de chambre, en fait, pour être précis, la seule série de Toulouse dédiée à la musique de chambre, intitulée “Les Clefs de Saint-Pierre” et qui permet d’entendre, dans le cadre idéal de l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines, les musiciens de l’orchestre du Capitole, professionnels réputés, dans un répertoire injustement sous-représenté en ces contrées.

Tout paraît donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et l’on passerait volontiers sur une organisation encore débutante si nos attentes musicales étaient comblées à la hauteur de nos espérances.

Non que ce concert ait prêté le flanc à des critiques purement techniques, sur ce plan-là, pas de doute, les musiciens “assurent” comme les vrais “pros” qu’ils sont. Mais un ensemble de musique de chambre est censé être la réunion de personnalité d’égale valeur poursuivant un même but interprétatif.

Or là, il y a comme un défaut…

Mené par un premier violon superstar dont les phrasés plats et infinis, presque sans respiration, ne laissent aucune place aux autres musiciens, particulièrement à un second violon bien timide, l’ensemble “Giocoso” paraît plus un assemblage disparate de bons professionnels qu’une véritable équipe liée par une connivence artistique.

De là une impression générale d’application un rien crispée et au ras des notes, sans accent et sans corps, aboutissant à une interprétation d’une insigne pâleur du Quintette de Mozart. Rappelons aux musiciens qu’Alfred Einstein voyait dans cette œuvre une “expression dramatique intense”, faite “de fierté, de royale majesté et de fatalisme”, culminant dans un mouvement lent “empreint d’un profond sentiment de nostalgie et d’apaisement” et non le simple exercice un peu ennuyeux de cinq personnes appliquées à jouer proprement.

Il ne fait aucun doute que certains trouveront ces termes durs, voire parfaitement injustes. Mais jouer deux chefs-d’œuvres d’un répertoire si difficile, ce n’est en rien se contenter d’en jouer les notes, et on est en droit d’attendre un autre investissement de musiciens d’un tel niveau. La dureté de la critique est à la hauteur des espérances déçues et des promesses non abouties.

Cela dit, hors de toute considération critique, on ne peut qu’espérer que le succès de ces concerts, déjà considérable, augmentera encore, et former des vœux pour que le niveau des programmes aille crescendo.



Laurent Marty

 

 

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