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Un Attila esquissé

Liège
Opéra royal de Wallonie
09/20/2013 -  et 22*, 24, 26, 28 septembre 2013
Giuseppe Verdi : Attila
Michele Pertusi (Attila), Makvala Aspanidze (Odabella), Giovanni Meoni (Ezio), Giuseppe Gipali (Foresto), Papuna Tchuradze (Uldino), Pierre Gathier (Leone)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Marcel Seminara (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Renato Palumbo (direction)
Ruggero Raimondi (mise en scène), Daniel Bianco (décors), Laura Lo Surdo (costumes), Albert Faura (lumières)


(© Jacques Croisier)


Onze ans jour pour jour après le précédent Attila (1846), l’Opéra royal de Wallonie en confie cette fois la mise en scène à Ruggero Raimondi. Un tel nom accroît le prestige de l’affiche mais il ne s’agit que d’un spectacle de plus parmi d’autres et les metteurs en scène moins illustres mais plus aventureux ne manquent pas. Le baryton italien propose une interprétation littérale, aux idées rares et à la gestuelle sommaire – une mise en place plus qu’une mise en scène. Il esquisse Attila, Odabella, Ezio et Foresto, les chanteurs rejoignant sans tarder les coulisses après leur air ou leur duo, tandis que les chœurs, presque omniprésents, évoluent laborieusement. Les décors de Daniel Bianco et l’éclairage d’Albert Faura compensent partiellement cette frustration : ces colonnes monumentales et ce ciel changeant impressionnent. Cet Attila déjà poussiéreux ne bouleverse donc pas les habitudes du public liégeois.


Les voix ne compromettent pas la réputation de la maison. Dans le rôle-titre, Michele Pertusi, qui chante pour la première fois sur cette scène, additionne les qualités, en premier lieu un timbre attrayant, un phrasé peaufiné et une intonation variée. Voilà un roi des Huns plus humain et civilisé que celui véhiculé par l’imagerie populaire. Dure au début, la voix typiquement slave de Makvala Aspanidze, Odabella pugnace, s’assouplit légèrement par la suite. Néanmoins, la soprano géorgienne exploite insuffisamment la dualité vocale qu’exige ce rôle complexe à incarner. Chanteur de haut niveau, Giovanni Meoni restitue la détermination et l’autorité d’Ezio – la meilleure prestation avec celle de Michele Pertusi – tandis que Giuseppe Gipali, ténor peu puissant, gagne des points grâce à un timbre lumineux et un chant stylé. Ce Floresto aux dimensions mozartiennes peine toutefois à exister à côté de l’Odabella au format wagnérien de Makvala Aspanidze.


Marcel Seminara obtient de ses chœurs de l’engagement et du volume tandis que Renato Palumbo dirige avec flamme et nuance un orchestre dynamique et sans faille. La précision des interventions solistes attire l’attention sur l’orchestration pas si rudimentaire que cela de cet opéra des «années de galère» du jeune Verdi. L’Opéra royal de Wallonie célèbre le compositeur chaque saison : Aïda est attendue de pied ferme à partir du 25 mars prochain avec Paolo Arrivabeni à la direction musicale et Ivo Guerra à la mise en scène.



Sébastien Foucart

 

 

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