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Anna en met plein la vue

Barcelona
Gran Teatre del Liceu
01/10/2013 -  et 13* janvier 2013
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Iolanta, opus 69
Anna Netrebko (Iolanta), Sergei Skorokhodov (Vaudémont), Sergei Aleksashkin (Le Roi René), Alexander Gergalov (Robert), Yuri Vorobiev (Bertrand), Edam Umerov (Ibn-Hakia), Andrei Zorin (Alméric), Natalia Yevstafieva (Marta), Eleonora Vindau (Brigitta), Anna Kiknadze (Laura)
Chœur du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, Andrei Petrenko (préparation), Orchestre du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, Valery Gergiev (direction)


A. Netrebko, V. Gergiev (© A. Bofill)


Anna Netrebko a choisi de faire ses débuts au Liceu de Barcelone dans Iolanta de Tchaïkovski. La soprano avait déjà chanté l’ouvrage en 2009 à Baden-Baden et à Saint-Pétersbourg puis en 2011 à Salzbourg, avant d’entamer une mini-tournée en novembre 2012 qui l’a conduite notamment en Allemagne, à Vienne et à Paris. L’attrait des deux concerts catalans par rapport à la tournée résidait dans la présence autour de la star du chœur, de l’orchestre et des solistes du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, placés sous la baguette de Valery Gergiev en personne. Deux représentations concertantes 100% russes qui ont enflammé le vénérable Liceu!


Dernier ouvrage lyrique de Tchaïkovski, l’opéra en un acte Iolanta (1892) est une rareté, sauf en Russie où l’œuvre est régulièrement à l’affiche. Si la partition, plutôt contemplative, n’a pas l’intensité de La Dame de Pique, composée un an plus tôt, elle n’en contient pas moins des pages d’une grande beauté. Iolanta, née aveugle, vit protégée du monde dans le château de son père, le roi René, qui impose à la cour que la cécité de sa fille lui soit cachée. Un médecin informe le souverain que pour guérir, la princesse doit se rendre compte de sa condition et désirer ardemment voir. Le roi est réticent à suivre ce conseil. Le chevalier Vaudémont se perd à l’occasion d’une partie de chasse et aperçoit Iolanta, dont il tombe immédiatement amoureux. Il lui explique alors la couleur et la lumière. Le roi est furieux contre le chevalier, qui a trahi le secret. Mais le médecin le rassure, Iolanta pourra désormais être guérie puisqu’elle est consciente de son mal. Après avoir finalement recouvré la vue, la jeune fille pourra épouser Vaudémont.


Dès son entrée sur scène dans une magnifique robe rouge, Anna Netrebko fait un véritable triomphe. Il est vrai que le rôle semble écrit pour elle. Loin de ses récentes incursions belcantistes pas forcément des plus réussies, il lui permet de mettre en valeur sa voix ample et sombre au timbre corsé, l’homogénéité des registres, la richesse des graves et le rayonnement des aigus, atteints avec une facilité déconcertante. Parmi les piliers du Mariinski entourant la chanteuse, il convient de relever notamment l’excellente prestation de Sergei Skorokhodov, Vaudémont au timbre héroïque, de Sergei Aleksashkin, Roi René d’une grande noblesse et d’une touchante humanité, ainsi que de Natalia Yevstafieva, Marta au mezzo profond et capiteux. L’impétueux Valery Gergiev se fait sage, pour une fois, et privilégie le côté intimiste de l’ouvrage, malgré l’effectif orchestral imposant, pour faire ressortir toute la gamme des couleurs et des nuances de la partition. Une réussite sur toute la ligne, qui a fait délirer le public. A quand maintenant une version scénique de Iolanta pour admirer aussi le charisme et la présence scénique d’Anna Netrekbo?



Claudio Poloni

 

 

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