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Le Retour de Véronique...

Tourcoing
Théâtre Municipal
10/21/2000 -  et 23 octobre 2000 (Bruxelles)
Jean-Baptiste Lully : Alceste, LWV 50
Véronique Gens (Alceste, Une femme affligée), Frédéric Caton (Alcide), Howard Crook (Admète, Apollon), Gaële Le Roi (Céphise, Proserpine, Thétis, Diane, Une ombre), Vincent Pavesi (Straton, Pluton, Eole, Cléante, Un homme désolé), Patrick Aubailly (Lychas, Phérès, Alecton), Bernard Deletré (Caron, Lycomède), Alain Carré (Le conteur)
Chœur de chambre de Namur, , Denis Menier (chef de chœur), La Grande Ecurie et La Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire (direction musicale)
Thierry Bosquet (costumes)


Œuvre fétiche de l’Atelier lyrique de Tourcoing, fréquemment représentée (en 1987, 1996, sans parler de la production Martinoty donnée au Théâtre des Champs-Elysées en 1992), l’Alceste de Lully ouvre la saison fêtant le vingtième anniversaire de l’ensemble.


Passons tout de suite sur les deux points négatifs de la soirée, liés aux contraintes financières que doit affronter l’équipe de Jean-Claude Malgoire : l’œuvre est donnée en version de concert et, ceci entraînant cela, elle est sérieusement coupée (cette précision étant absente du programme !), ayant besoin de la scène pour intéresser dans son intégralité le spectateur moderne.


Malgré ces inconvénients, le spectacle fonctionne bien. Les chanteurs portent de magnifiques costumes de Thierry Bosquet qui les aident à composer les personnages (parfois plusieurs par artiste, ce qui induit au début un peu de confusion). Un récitant (l’épatant Alain Carré qui a mis en scène plusieurs spectacles de l’Atelier lyrique de Tourcoing les saisons précédentes) résume le déroulement de l’action lors de brèves interventions concises et bienvenues.


Sur le plan musical, la réussite est totale, Malgoire dirigeant de manière si personnelle un orchestre qu’il connaît bien et qui le connaît bien. Le Chœur de chambre de Namur est splendide d’homogénéité et de musicalité.


La distribution aurait pu être dominée par Véronique Gens, qui revient à Tourcoing, le point de départ important de sa carrière (Chérubin et Vitellia en 1990-1991), mais le rôle d’Alceste, du moins dans cette version, est finalement aussi épisodique que dramatiquement fort. Elle le défend en tout cas avec une voix saine, timbrée, colorée et une dignité scénique poignante, sans parler évidemment du style baroque parfaitement assimilé. Une chanteuse à son zénith qui s’intègre naturellement à une équipe de chanteurs parfaitement rompus au langage de Lully, avec notamment une diction parfaite, malgré une hétérogénéité vocale. Gaële Le Roi déçoit surtout au début de la représentation par le manque de projection de la voix et sa pauvreté en couleurs mais se rattrape heureusement en seconde partie, en particulier dans le rôle de Proserpine. Rien à redire en revanche sur Howard Crook, retrouvant une forme vocale absente la saison dernière dans Les Indes galantes, Frédéric Caton, plus à l’aise dans la tessiture d’Alcide qu’en Sarastro et Bernard Deletré, formidable, surtout en Caron. La découverte de la soirée est la basse Vincent Pavesi, au timbre superbe qui laisse présager un avenir prometteur. On le vérifiera d’ailleurs assez vite puisqu’il sera Masetto et le Commandeur dans la reprise de Don Giovanni en mai prochain.


Ce concert de qualité sera redonné le 23 octobre au Théâtre royal de la Monnaie dans le cadre du tricentenaire de la Monnaie de Bruxelles.



Christophe Vetter

 

 

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