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Le défaut des qualités

Vienna
Musikverein
10/05/2000 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor KV 428
Otto M. Zykan : Zyklus fuer Streichquartett und teilhabenden Komponisten
Franz Schubert : Quatuor D 810, La Jeune Fille et la Mort

Quatuor Artis

Les membres du quatuor Artis sont des jeunes gens qui possèdent des sonorités remarquables - typiquement viennoises pourrait-on dire, qui jouent sur des instruments prestigieux (Montagna, Guarneri, Guadagnini, Amati), et qui aiment visiblement s’écouter jouer. Toutes ses immenses qualités se sont en fait révélées être le principal problème du concert de ce soir.

Passées les premières minutes d’émerveillement (quels beaux timbres cuivrés ! quel legato !), leur Mozart tombe vite dans le piège du beau son, ne respire plus. Les nuances restent bloquées entre un bon mf et un ff poli, par crainte de sonner ‘maigre’ sans doute. L’agitation du dernier mouvement reste superficielle, sans réelle émotion ; seul le menuet rompt quelque peu avec cette tiédeur.

Le pièce suivante bénéficiait de la présence du compositeur, Otto M. Zykan, dans le rôle du récitant. Pour donner une vague idée de la composition, on pourrait la rapprocher de L’Histoire du soldat de Stravinsky, dans une version viennoise ! Le compositeur joue avec les mots, leurs sonorités (on est parfois proche du rap) : le public pouffe et les musiciens eux-mêmes ont du mal a garder leur sérieux. Un beau moment en définitive.

Le Schubert qui concluait le programme fut pris a toute allure, exception faite des coups de frein quasi-systématiques en fin de phrase (notamment dans le second mouvement, ou chaque diminuendo semblait devoir s’accompagner d’un ritenuto). Par rapport au Mozart, les nuances s’enrichissent de quelques piani, hélas pas toujours bien dosés, et on note quelques bizarreries (le premier violon plus legato que les autres voix dans le thème de La Jeune Fille et la Mort : négligence, ou option stylistique ?). Le quatrième mouvement devient en revanche nettement plus passionnant : les timbres sont naturels, les variations de tempo jusque là outrancières s’intègrent avec logique dans le discours ; et on se rend brusquement compte que toute tension dramatique était absente avant ce mouvement.
Le Mozart donné en bis retombait dans les travers de début de soirée, et on pouvait avoir l’étrange impression d’entendre non pas un quatuor a cordes, mais quatre formidables solistes jouant très bien ensemble.



Dimitri Finker

 

 

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