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Pasticcio léger

Paris
Conservatoire Maurice Ravel de Levallois-Perret (Salle Ravel)
11/07/2010 -  
Opérette au Grand Hôtel

Sandrine Carpentier (Marion), Jean-Daniel Senesi (Pierre), Agnès Bove (La comtesse Borsvuotvitch), Claire Parizot (Clara), Thierry Cantero (Placebo Gomino), Jean-Michel Séréni (Le baron de Mézigues), Thill Mantero (Antoine)
Isabelle Henriot (piano), Claire Devarine (clarinette), Sabine Balasse (violoncelle)


C. Parizot, T. Mantero


Dès sa fondation en 1998 par Franceline Parizot, «Opéra pour tous» a bénéficié durant trois ans, en la personne de Roberto Alagna, du parrainage d’un prestigieux président d’honneur. Après avoir adapté plusieurs œuvres (Carmen, Tosca, La Traviata, Rigoletto), l’association, qui s’est donné pour objectif de faire découvrir l’art lyrique au plus grand nombre tout en offrant l’occasion à de jeunes chanteurs de se produire en public, s’est tournée en 2003 vers l’opérette: expert en la matière, le baryton Jean-Michel Séréni a ainsi conçu Opérette au Grand Hôtel, une «comédie lyrique» de quatre-vingt-dix minutes en forme de pasticcio, c’est-à-dire procédant par assemblage autour d’un livret ad hoc d’airs tirés d’ouvrages différents, dont les textes sont parfois légèrement aménagés.


La trame permettant de cimenter ces extraits épars rappelle l’époque, les situations et les caractères de Ta Bouche, mettant en scène dans un hall d’hôtel les chassés-croisés amoureux de faux nobles oisifs mais vraiment fauchés et de leurs rejetons moins délurés, sous le regard caustique d’une gent domestique qui s’amuse également de la fatuité caricaturale du ténor brésilien Placebo Gomino: de nombreuses coupes de champagne plus loin, tout se finit bien – en tout cas, par trois mariages. De l’opérette de Maurice Yvain, on retrouve d’ailleurs le duo «des terres et des coupons» et le non moins fameux quatuor «Crier "maman" au moment du grand moment». Les autres pages, célèbres ou non, offrent un panorama d’un siècle de répertoire léger, d’Offenbach (La Vie parisienne, La Périchole, Belle Lurette) à Francis Lopez (La Route fleurie), en passant notamment par Johann Strauss (La Chauve-Souris), Lehár (Le Pays du sourire) et Christiné (Phi-Phi).


Pour être sans surprise dans leur style 1930, les costumes et la scénographie n’en sont pas moins soignés et agréables à l’œil. L’oreille, quant à elle, n’est pas en reste: si la diction n’est pas toujours très satisfaisante, certaines voix apparaissent vraiment remarquables, à commencer par celle de Sandrine Carpentier, femme de chambre aspirant à une carrière de cantatrice, mais le baryton Thill Mantero est aussi un jeune premier déjà très prometteur. Soutenus par un trio formé d’une clarinette, d’un violoncelle et d’un piano, les sept chanteurs sont parfaitement distribués dans leurs emplois respectifs, à l’image du ténor Jean-Daniel Sénési en garçon d’hôtel à la gouaille inaltérable. Les compositions d’Agnès Bove en comtesse Borsvuotvitch, originaire d’une improbable Marsovie, et de Jean-Michel Séréni en baron de Mézigues, dont le patronyme dit bien la suffisance, sont tout aussi réjouissantes.


Bref, un spectacle bien ficelé, dont la reprise, idéalement programmée un dimanche après-midi, a réjoui le public de la confortable salle Maurice Ravel du conservatoire de Levallois-Perret.


Le site d’Opéra pour tous



Simon Corley

 

 

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